Altahuana, Lakua

Humaine Cheyenne, deuxième fille de chef, Cediar l’a épousée alors qu’elle n’avait que seize ans. Un temps très partagée quant aux tenants et aux aboutissants de cette union, elle a fini par admettre que l’affection que lui portait Cediar n’était pas seulement diplomatique. En quelques années, auprès de son compagnon et d’Eyredin, elle apprit beaucoup, notamment sur la situation de son peuple et des autres aborigènes américains ; c’est sans doute grâce à elle plus que grâce à Cediar que ceux qui ont décidé de partir l’ont fait.

Un jour, Cediar lui offrit, selon une cérémonie obscure, son intemporalité. Deux ans après naissait Kelwingë. Évidemment, c’est le genre de chose qui fit hurler « mésalliance ! », ou quelque chose du même goût, à toute la gente areyldarin-et-fière-de-l’être. Mais on l’a déjà dit, les Salion ont le sens du scandale. Le couple a vécu ensemble pendant toute l’enfance de leur rejeton, puis s’est formellement séparé. Lakua s’est tournée vers les Cheyennes, puis vers les autres émigrés terriens d’alors, alors que Cediar retournait sur Terre, mais les deux ne cessèrent jamais de se voir.

Lakua n’est jamais retourné sur Terre depuis son exil. Elle vit sur Ardanya, sa nouvelle terre, auprès de son peuple, pour qui elle est en quelque sorte une mémoire vivante, puisque désormais intemporelle. Même s’ils ne vivent pas souvent ensemble, elle éprouve toujours de profonds sentiments pour Cediar.