Nouvelle:L'extraction du siècle
Aelsyn n'avait pas cent-vingt quatres ans lorsqu'elle lui fut présenté, et les péripéties qui suivirent peuvent être ramené à une absence d'expérience commune aux jeunes de son âge, ainsi que, peut-être, un goût d'aventure abstraite que la république ne pouvait aucunement assouvir. Elle aimait son peuple et son clan, plus encore sa planète et la paix d'une vie passé sur Dor Eydhel, mais quelque chose l'attirait assurément hors de son cocon.
C'était un homme bien de sa personne, très amical, rayonnant de calme. Si les premiers jours ou les premiers mois passé dans la capitale de la République Eyldarinne l'avait fait perdre sa contenance, il ne restait plus rien de sa géne première. Surprise, la jeune Eylwin savait qu'il ne fallait pas se fier a sa propre expérience des humains à l'Université de Tor-en-Eythelyan, des adolescents braillards, touchants par certain côté, quelque fois naïf, dérangeant par d'autre, souvent incompréhensible. Elle avait beaucoup lu sur les lubies terriennes, sur les gigantesques conurbations qu'ils appréciaient (encore qu'elle eut beaucoup de mal à se les imaginer comme autre chose qu'une image fixe), sur leur moeurs étranges ; questionné des professeurs et discuté avec des amis, quoique sans obsession ; cette façon de penser l'intriguait, mais du même ressort que la Frontière ou des actes de reproductions Siyani.
Tëli Nikthil, un ami de son palaram et ancien amant l'avait convié a la soirée de Tristan, encore que soirée soit un mot peu exact. Le petit groupe était partit le matin de Menandor, un petit village au nord du marais d'Estwil, avait beaucoup flané en chemin, puis s'était simplement invité le soir même dans la demeure Palm-Hialkam, sans prévenir et sans un mot. Tristan s'était admirablement bien comporté face à cette attitude typiquement Eyldarin, bien plus que ce que le groupe pensait être capable de la part d'un humain : il faut le dire, cette expédition était autant un moyen de s'amuser qu'un test ironique à l'encontre du personnage, test qu'il réussit haut la main.
Ils garèrent leur petites plate-formes suspensives aux abord de l'ancienne demeure Palm-Hialkam. Elle avait jadis été une communautée mixte d'agriculteur, employant une cinquantaine de personne, volontairement retiré de la civilisation. L'inweth Palm ayant suivi le palaram Hialkam dans sa chute, elle avait été à l'abandon presque totale pendant presque un millénaire avant de servir de refuge à Tristan. Le rachat de l'endroit s'était fait dans un certain flous, bien qu'apparement parfaitement légale, les autorités s'étant montré plus que réticentes à accepter un humain sur ces terres. Précautions inutiles : Tristan les acceuillit avec le sourire, amena les quatres jeunes Eyldar dans le vestibule aquatique, l'Anolä, puis les remercia dans un Eyldarin chantant, bien qu'un peu haché et trop peu sûr de soit. Aelsyn le déchargea de cette corvée en se mettant à parler l'Anglais qu'elle avait appris à l'université et les autres la suivirent par politesse.
- Nous voulions voir le miracle de nos propre yeux, expliqua t-elle sa présence d'un ton espiègle. Est-il vrai que les Terriens mangent leur enfants les plus faibles ?
- C'est une vieille légende, lui répondit-il dans le même ton, mais je peux presque affirmer qu'il n'en est rien, ou alors seulement dans quelques pays arriérés. Si vous vouliez bien me suivre, je vous servirai un superbe vin de Manganar, qui, s'il ne vaut pas celui d'Antrosian, n'en demeure pas moins très gouteux.
Ils traversèrent plusieurs pièces en mauvais états puis arrivèrent dans une ancienne cours. Les constructions Eyldarines avait beau compter une endurance de l'ordre du millénaire, la Palm-Hialkam était très vieille, selon tout standard. Des parties menaçaient, non pas de ruine, mais de disparaître dans la végétation alentour. La capacité de la nature à résorber les constructions laissés à l'abandon était un des nombreux facteurs entrant en compte des artisans maçons de ce peuple, et un facteur malheureux d'inquiétude pour Tristan.
- Je ne peux rien y faire, fit-il en montrant les murs. Dans cinq cents ans, tout au plus, il ne restera de Palm-Hialkam que deux ou trois pierres surnageantes. Il faudrait beaucoup d'argent pour réparer la demeure, et de temps ; j'ai bien commencé, mais je crains que ce ne soit l'affaire d'une vie humaine... Enfin, cessons de nous lamenter. Dites-moi, pour poursuivre notre discussion d'avant, j'aurais aussi une question pour vous.
Ils s'assirent et se servirent une coupe de vin. Pas mauvaise ; un peu trop acide, mais pour des cellules gustative peu habitué, une excellence.
- Est-il vrai que les nourrissons Eyldar présentant des signes d'Andorili, de folie, sont tué à la naissance pour leur épargner une vie de malheurs ?
D'une phrase, la température de la pièce chuta d'une dizaine de dégrées. Les quatre Eyldars se regardèrent, embarrassés, et pour la première fois de leur vie, conscient de s'être fait prendre au piège. C'est exactement à ce moment là qu'Aelsyn se mit à aimer passionnément le petit homme.
Le bureau de Max Lennon était légendaire, non pas parce qu'il différait d'autre bureaux, mais parce que le nombre de personne y étant invité se comptait sur les doigts d'un manchot. Il communiquait avec ses appartements personnels sur le côté gauche, un lit en bataille et une table pour manger. En tout état de cause, son bureau était le véritable endroit où il vivait, lors des rares moments où il ne commandait pas le croiseur d'attaque, le seul endroit sur le Potzdam où il pouvait quitter un peu la peau de l'homme qu'il devait être pour l'homme qu'il était. La malédiction du capitaine.
Des posters de George Habitboll, l'homme le plus classe de la sphère pour la cinquième année consécutive, le narguait du haut d'un mur. George était un maître, il se doutait d'atteindre un jour son niveau, mais il restait un phare lorsqu'il perdait pied, lorsque sa cape en cuir le démangeait, etc. Une collection impressionnante d'arme ancienne et devenu inutile encombrait une étagère et sur son bureau en métal, quelque feuilles volantes semblaient déplacé en un tel lieu. Vide, certes, mais reposant ; il n'en demandait pas moins. Seul quelques membres d'équipages avaient eu un jour l'insigne honneur de discuter avec lui dans son bureau. Ils en étaient tous ressortit pantelant, le regard vague et secret. L'ingénieur en chef Paul'Ti le premier, puis, de temps en temps, le chef de la sécurité, le borg Nomade, lorsqu'une décision était en contradiction avec son code de l'honneur très stricte. Pas tant que Ariel Ifrit, toute fois, car cette dernière éclatait souvent de fureur et savait se faire respecter de l'équipage. Non que ce fut devenu une habitude : Lorsque Max la vit entrer en claquant la porte, il craignit un instant pour ses posters. Le contrôle d'arcane d'Ariel était au mieux aléatoire. Sa colère pouvait provoquer un incendie assez facilement ; sa moustache venait à peine de repousser et il ne voulait pas devoir à nouveau utiliser l'extincteur qu'il gardait toujours précieusement dans un coin de la pièce.
- Je t'écoute.
Ariel vira au vert, puis au rouge, cherchant ses mots. Dans une situation pareil, ses cheveux roux avaient tendance à se dresser sur sa tête et à onduler méchamment, évoquant dans l'esprit du capitaine les serpents de la méduse. Mauvaise image.
- C'est... c'est insensé ! Mais enfin, écoute toi bien ! Tu va nous mener droit au massacre ! Je ne veux pas faire partie de tes plans malade issue d'un cerveau dérangé, qui n'a pas vu la réalité depuis une dizaine d'année !
La femme se mit à faire les cents pas.
- Tu sais que ce n'est pas de la lâcheté, continua t-elle. Je t'ai suivi sur l'escarmouche du Leviathan d'Alt. J'ai participé à l'assaut aéroporté de Praesidium. Lorsque ces salauds d'Highlander ont tenté de détruire l'USS Liberty, j'étais en première ligne. Mais ce que tu fais pourra avoir une répercussion globale difficilement imaginable. Si nous nous en sortons vivant, ce qui n'est pas certains, entendons-nous bien, nous serons certainement poursuivi par tout ce que la sphère compte comme force armée d'élite.
- Y'a t-il une différence avec ce que nous vivons d'habitude ? Demanda t-il.
- Oui ! Tout ça pour quoi ? La gloire ! Le style ? La volonté vaine de dépasser George ? D'être le premier à avoir apporté la guerre sur Dor Eydhel ? De t'avoir mis à dos les Eyldar et d'avoir causé une guerre entre la Dame de Fer et la République ?
- L'esprit des pionniers...
Les deux se regardèrent. L'esprit des pionniers était souvent cité pour excuser toute sorte de comportement dangereux. Ceux qui avaient volé les premiers une battlestar, l'avait utilisé pour les premiers rapts, l'avait renommé la Dame de Fer. L'esprit, juste suffisant de folie et de clarté, équilibre délicat que toute les strikeforces de la Dame de Fer, penchant d'un côté comme de l'autre, essayait de maintenir en vie.
- ... N'a jamais consisté à s'attaquer à plus gros que soit en priant pour survivre ! La Dame ne pourra pas te sauver sur ce coup là, Max. Ne laisse pas le vaisseau subir ce danger. On va tous mourir pour tes lubies !
Un début de feu se déclara sur le bureau du capitaine, qui se leva, pris son extincteur et l'éteignit. Ariel se força à se calmer et Max y vit une ouverture.
- Tu crois vraiment que c'est une lubie ? Répondit-il. Tu crois vraiment que je fais ça pour la gloire ? Risquer la vie d'autre pour moi même ? Enfin ! Je croyais que tu me connaissais mieux.
Il prit une petite plaque de donnée et le tendit à Ariel. Un message y était ouvert.
- Ceci est une communication prioritaire, expliqua t-il. Code Alpha Sept 0, groupe platine, urgent. L'ordre de mission est considérée comme ultra-important. Il est fortement conseillé d'accuser suite à ce message ; en une vingtaine d'année de mission, je n'en ai reçu que deux. J'aurais préféré ne pas t'en parler, mais... Lit.
Elle lut.
Dor Eydhel avait été la capitale de l'Arlaurientür avant d'être celle de la république Eyldarinne. La planète avait gardé de l'empire des moyens de détections orbitaux impressionants et une solide organisation astroportuaire, capable de gerer plusieurs fois le trafic entrant de la planète. Officiellement, la république démilitarisée ne possédaient aucun moyen de défense d'envergure. La réalité était tout autre. Sévèrement gardé, la capitale pouvait se défendre contre toute attaque et laisser son ennemi gisant par terre. A tout point de vue, c'était l'un des pires endroits de la sphère pour faire la guerre.
Sur celle-ci, la nuit était tombé autour de la demeure Palm-Hialkalm. La discussion avait rapidement tourné autour des différences d'enseignements entre les Eyldar et les humains, et les quelques points de la Légende les mettant en exergue. La connaissance de Tristan de celle-ci était parcellaire, mais bien plus importante que toute celle de tout les humains qu'Aelsyn avait rencontré. Elle en était secrètement impressionné. Cet homme avait fait un effort sincère d'apprentissage et de compréhension de leur culture. En comparaison, sa propre ignorance était perçante.
- En comparaison, continuait-il depuis cinq minute, la Légende d'Helmé prend beaucoup plus d'importance que ce qu'on pourrait croire au premier abord. Lorsque Helmé s'enfuit au nord d'Erydia, il le fait pour ses amis, sa famille et son clan, non pas dans le but de provoquer des remous. Il y à là quelques applications du principe qu'on retrouve aussi dans la Légende des Extérieurs, et d'autre. Qu'en pensez-vous ?
Tëli venait de susurrer quelques mots tendres à l'oreille d'Aelsyn et, souriante devant la proposition alléchante, elle n'avait pas écouté la fin. En y pensant, il lui vint à l'idée qu'elle avait envie que Tristan se joigne à eux, mais ne savait pas comment le lui annoncer. Les terriens pouvaient être tellement coincé !
- Mais suis-je bête, éluda t-il, vous devez certainement être fatigué. Vous pouvez dormir ici ; quand à moi, on excusera ma pudeur d'homme, mais je vais me trouver une chambre.
- Ne préférez-vous pas rester avec nous ?
Le sourire d'Aelsyn valait toute les paroles du monde. Même pour une Eylwen, elle était belle, avec quelque chose d'Areyldar qui remontait à bien des générations. Ses longs cheveux descendaient en boucle dorée le long de ses épaules et sa taille fine et développé laissait entrevoir un corps parfait. Lorsqu'elle mettait toute sa force dans son sourire, surtout avec ses grand yeux d'un bleu océan, rien ni personne ne pouvait lui résister.
- Non, croyez m'en bien que je suis désolé, répondit-il sincèrement. Mais j'ai... beaucoup de lecture en attente. Récit de guerres, glorifiant le massacre et la décadence... Des trucs d'humains, quoi, qui ne vous intéresserons certainement pas. Le mieux que vous puissiez faire c'est de rester ici. Bonne nuit.
Il sortit par la porte. L'Elweyn sentit soudainement son cœur se briser, en même temps que son orgueil et l'envie de rester avec Tëli. Au même moment, elle sentait que quelque chose n'allait pas. L'accueil de Tristan avait été parfait, sa discussion exemplaire, mais l'empressement avec lequel il les avait quitté ne cadrait pas avec un homme aussi bien intégré dans la structure Eyldarine, même collet monté.
Elle quitta la pièce sans un mot et suivit la silhouette fantomatique qui s'enfonçait dans le domaine. Bientôt, il lui sembla qu'il faisait un étrange rituel : s'arrêtant dans une pièce, il posait un de ses boutons de manchettes sur un meuble, puis la quittait. Il recommença ainsi une dizaine de fois, jusqu'à ce qu'il n'y eut plus de boutons. Alors, il se dirigea vers un balcon, Alesyn sur les talons.
Une petite boite était posé sur celui-ci et il l'ouvrit, sortant une antenne parabolique ; l'Eylwen vit tout de suite que c'était une antenne directionnelle, virtuellement indétectable par toute personne ne se trouvant pas sur le chemin du rayon. Voilà qui devenait intéressant. Ce pourrait-il qu'ils fussent un espion ? Dans ce cas là, il lui convenait de le suivre, pour le bien de la République. Et puis il était si mignon...
- Oiseau de nuit, ici Caporal, fit-il.
- Oiseau de nuit j'écoute.
- A combien de temps êtes-vous de l'extraction ?
- Neuf minutes sept secondes. Delta V : 5 000 Km/s, constant. Ça va être chaud Caporal. Pour l'instant, nous n'avons pas été détecté, mais plus nous nous approchons, plus la probabilité est grande de l'être. Probabilité tout aussi grande d'être vaporisé au contact de l'atmosphère. A vous.
- Priez la Dame de Fer et comptez sur vos boucliers. Je serais au point d'extraction dans dix minutes. Fin de communication.
Soudainement, il se retourna, et son visage avait totalement changé. Ce n'était plus celui du compagnon charmant de quelques instants auparavant, mais celui d'un loup traqué au fond du bois, repoussé jusqu'au dernière limite de sa volonté. Ce regard transperça Aelsyn. Elle hoqueta, se découvrant par la même façon.
- Que... Fit Tristan, s'arrêtant interloqué.
- Je vous ai suivit. Mais qui êtes-vous ?
Il rit alors ; rit à ne plus pouvoir s'arrêter, un rire obsédant, un pure éclaire de violence à son encontre. Il lui prit le bras.
- Petite sotte ! Vous comptez vivre ? Comptez-vous vivre !?
- Lâchez-moi !
- Bon !
Il courut et Aelsyn le suivit sans se faire distancer, apeurée, mais aussi curieuse du soudain changement d'humeur. Il s'engagea dans une cour intérieures, un petit jardin retiré, et découvrit un petit réduit où semblait entreposé un gigantesque sac et une petite nacelle.
- Ils savaient évidemment, les salauds... Marmonnait t-il dans sa barbe. Mais ils m'ont laissé le construire. A quoi pensaient-ils ? Une folie de sénile ? Soudainement, je serais devenu fou ! Quel arrogance... Penser pouvoir me contrôler, vraiment... Mais ce sera leur perte. L'arrogance est la perte de toute personne, vous m'entendez ?
Il gloussait comme un taré à présent. Découvrant la bache, il en sortit une série de bonbonne qui s'activèrent en même temps. Le ballon se gonfla rapidement et il sauta dans la nacelle, grisé par une bouffée d'énergie pure.
- C'est votre moment, mademoiselle ! Vous pouvez rester ici, et mourir, ou m'accompagner vers une mort non moins certaine. Je dois vous le dire : quoi que vous choisissiez, ce fut un honneur de parler avec-vous. Vous étiez... rafraichissante.
- Mais que faites-vous ?
- Ce que je fais ? Ce que je fais ! Hurla t-il, riant. Mais je m'évade !
A cette distance, la planète était encore trop lointaine pour être aperçue à l'œil nue. Mais le Potzdam s'en approchait a toute vitesse. De toute l'histoire connu, jamais vaisseau ne s'était approché d'une planète avec une telle vitesse. A une fraction non négligeable de c, soit les boucliers tenaient face à l'atmosphère de la planète, soit ils mourraient tous sans même s'en rendre compte. Il était fort probable qu'une telle dépense d'énergie occasionnerait des dégâts difficilement réparable à l'atmosphère de Dor Eydhel, mais il y avait tout lieu de penser qu'ils seraient loin lorsque les premiers effets s'en feraient sentir. Ou tout du moins, encore vivant.
A cette distance, les Eyldar savaient certainement déjà qu'ils arrivaient. Néanmoins, la vitesse de leur manœuvre leur donnait un coup d'avance et leur trajectoire, perpendiculaire au plan de l'écliptique, les assurait de ne rester qu'un minimum de temps à porté de défenses Eyldarine, quel qu'elle soit.
Max se rendit dans la soute pour une dernière vérification inutile. Le potzdam était un croiseur des NAUS, emportant un certain nombre de chasseur. Mais aucun de ces vaisseaux ne ressemblait à l'Hameçon, aucun n'avait demandé autant de travail, ni autant de connaissance technique. l'Hameçon avait pris quinze ans à construire et absorbé les connaissances d'une armée de scientifique. Il avait couté plusieurs dizaine de milliards de Dollars. Il n'avait ni moteur, juste une extraordinaire machinerie de Tzegorine, instable, encore peu comprise, mais fonctionnelle. L'ingénieur en Max aimait le Hameçon, mais le capitaine en lui détestait le facteur d'imprévisibilité supplémentaire qu'il causait.
- Le Hameçon est-il prêt ? Demanda t-il a son conducteur.
- Il est prêt. Vous êtes sûr que votre gars va réussir à s'enfuir ?
Max pensa à Tristan Dolga, l'un des quatre patriarches des Tigres Volants, emprisonné sur cette planète de manière subtile, quoique ferme, depuis une dizaine d'année. Il avait toujours eu pour habitude d'emporter de l'antimatière sur lui. Peu de gens le savait ; lui-même aurait été incapable de dire dans quel récipient électromagnétique. Mais on l'appelait le père la boom, et il savait y faire.
- Oh... oui. Je ne me fait pas de soucis pour lui.
L'information parût trop incroyable pour que même Mysterie Network s'y intéresse. Pourtant, elle se propagea de service d'espionnage en service d'espionnage, des Karlan aux Highlander, chacun poussant un cris d'incrédulité devant la nouvelle. Répétons-le bien pour les incrédules, donc : voici ce qui se passa, ce jour là.
Arrivant à la vitesse d'un rayon de lumière, le Potzdam, accompagné du Hameçon, plongèrent dans l'atmosphère de Dor Eydhel. L'extraordinaire énergie cinétique les firent rebondir instantanément ; les boucliers claquèrent, au seuil de la rupture, mais ne cédèrent pas. Juste au point de rebond, à la vertical exact d'une explosion d'antimatière qui n'était plus le domaine Palm-Hialkalm, à quelques dizaines de kilomètres d'altitudes, le ballon contenant Tristan Dolga et Aelsyn Cédir fut happé par l'extraordinaire champ de Tzegorine du Hameçon.
Pendant un moment, champ, vitesse et inertie se combattirent férocement. La machinerie du Hameçon vibra de colère, essayant de retenir les milliers de G qui se déversaient sur la ballon. Dans une dernière explosion de lumière, il réussit, puis céda à bout de souffle.
Le ballon, le Hameçon et le Potzdam, profitant de leur vitesse, furent hors de vue avant que les premiers cyclones causé par eux ne fissent sentir leur effets.
On crut convenir que ce fut l'extraction du siècle.