Transistor votif
Le terme transistor votif désigne un petit appareil électronique qui passe un boucle un enregistrement sonore, d'une personne décédée. Contrairement à ce que le nom pourrait indiquer, l'appareil ne capte aucun signal radio. On les appelle aussi des Karma boxes. La taille des transistors votifs va d'un paquet de cigarettes à un carton à chaussures. Ils sont souvent très richement décorés. De conception très simple, voire archaïque, les transistor votifs sont généralement fabriqués pour durer très longtemps, les plus anciens sont en service depuis deux siècles et demi.
Les transistors votifs sont très communs dans les zones d'influence du bouddhisme, on les trouve dans les temples, mais aussi dans divers endroits sacrés. Si les premiers transistors récitaient des séquences très longues et complexes, au fil du temps, la tradition a préféré un enregistrement très court, souvent chanté, un couplet, une sourate, parfois une simple syllabe. C'est la combinaison de centaines, voire de milliers de transistors qui leur donnent tout leur impact. On appelle combinateur votif un groupe de transistors votifs actifs et accordés. Le terme de processeur votif est parfois utilisé, surtout par des techniciens.
L'accordage est très simple, une vis discrète permet de régler la fréquence à laquelle la voix du défunt est répétée, certains appareils permettent aussi de régler le timbre de la voix. Tout l'art des gardiens de temples est d'orchestrer ces divers voix en un chant, c'est une compétence très réputée, qui demande du doigté car il faut toujours ajouter de nouvelles voix, ou compenser celles qui sont tombées en pannes, ou on changé suite à des réparations. Le résultat est une mélopée lancinante et très complexe, qui selon la taille du combinateur peut être très impressionante. C'est une musique de fond très commune dans les temples.
Le combinateur votif le plus célèbre est certainement celui de la caverne des morts de Mìjīng, le plus grand est situé dans le sanctuaire des héros de Central City, ou l'on estime leur nombre à plus de dix mille. Mais on peut trouver des transistors votifs à travers toute la sphère, notamment à cause de leur popularité auprès des collectioneurs Siyani.
On estime que les premiers transistors votifs furent construits par les survivants parmi la diaspora japonaise. Souvent les seuls souvenirs des disparus étaient sur des formats magnétiques: vidéos amateurs, mais aussi messages de répondeurs. Les premiers transistors votifs étaient probablement des appareils d'électronique de loisirs reconvertis en temples improvisés. L'évolution vers une forme plus simple et plus compacte fut relativement rapide: des transistors votifs classiques furent fabriqués dans la région de Qíqíhāěr dès 2010, et un premier livre décrivant l'art et les règles de leur construction fut écrit en 2019 par un collectif de moines de la ville. Ce texte fut complété au cours des années pour devenir l'ouvrage de référence sur la question, mìng yùn xiāng (命運箱). On y trouve non seulement les techniques de la fabrication des transistors votifs, mais aussi celles pour créer et entretenir des combinateur votifs. Ce texte fut amendé et réécrit jusqu'à la destruction de la ville en 2054.
Du point de vue technologique, les transistors votifs ont peu évolués durant les siècles et sont un archaïsme. Le circuit imprimé comporte de très larges pistes, visibles à l'œil nu et disposées en motifs religieux, avec généralement le nom du défunt inscrit sur la carte. La majeure partie du boîtier est occupée par la batterie et le haut parleur. S'il existe des modèles construit en série, ils sont très mal considérés, et nombreux sont les prêtres qui refusent l'ajout de modèles de série dans leur temple. Un bon transistor votif se doit d'être fait à la main, souvent il incorpore des composants issues d'appareils ayant appartenu au défunt. Si la philosophie technique se rapproche de celle du Sovtech, l'aspect extérieur est très important: les boîtiers sont décorés, souvent construit dans des bois précieux.