Délégués au Cepmes (Alturïsharien)
En un mot, les délégués alturïshariens au Cepmes sont la seule forme d'organisation persistante des Royaumes intérieurs.
Censés représenter le gouvernement de ce dernier en son absence, ils jouent souvent le rôle d'exécutif, de judiciaire et d'ambassade auprès des autres nations. La plupart du temps, ils consomment une énergie fantastique à faire paraître les royaumes comme un tout cohérent, légitimant par là leur nation - qu'un certain nombre d'analystes pensent être le résultat d'une erreur historique - tout en essayant de faire barrage. Non pas faire barrage à quelque chose : juste faire barrage. C'est un état d'esprit.
Ils produisent surtout du vent.
Les délégués alturïshariens au Cepmes forment une caste à part dans l'énorme masse de ministres, sous-ministres, représentants et fonctionnaires qui assurent la bonne marche de l'honorable (ou pas) institution et se distinguent en trois points particuliers.
Tout d'abord, ils sont corrompus. Encore plus que les autres, je veux dire. Capables de battre les Siyani au jeux de l'argent et du retournage de veste, grands chercheurs d'or, infatigables, inénarrables et inarrêtables, la plupart d'entre eux seraient prêt à vendre père, mère, frère et sœur pour accéder à plus de pouvoir.
Ce qui nous améne évidemment à leur deuxième particularité : leur absence totale de pouvoir effectif. Un analyste americain qui aimait bien les casse-tête a un jour essayé de décortiquer la Charte Extraordinaire des Délégués (commencée et achevée pendant la fameuse réunion où fut décidé du statut des Royaumes). Ce qui ressort de trois cents pages de grands mots et de petites astérisques peut se formuler en language mathématique simple : 0 + 0 = La tête à toto.
Dans la pratique, leur statut est « conseillers coordinateurs-representants xénologistes sociaux externes ». C'est à dire qu'on fait appel à eux quand on veut, qu'ils n'ont aucun pouvoir sauf celui de gueuler (qu'ils utilisent à longueur de temps, d'ailleurs) et que tout ce qu'il peuvent faire, c'est donner des conseils. Même les Karlan Hjandri ont de meilleurs loges...
Finalement, leur troisième particularité, c'est de s'être, dans les faits, insérés de manière subtile, mais présente, dans le complexe jeu de pouvoir du Cepmes. Ils nagent littéralement dans la paperasserie, utilisant à l'envie pratiques douteuses, lenteurs administratives, valises diplomatiques, pots-de-vin monstrueux et blondes à fortes poitrine (ou l'équivalent culturel), se servant souvent de leur statut comme bouclier, ils ont réussi à s'insérer dans les rapports de forces de Fantir. Inutile de le dire : ça fait peur.
Ils sont aussi connus pour leurs déclarations enflammées et leurs décisions rocambolesques à haute teneur en second degré, le but avoué étant de déstabiliser le Cepmes avec ses propres armes. Pour l'instant, ça ne marche pas trop, mais ça ne les empêche pas de continuer.
Dans les faits, les délégués sont souvent considérés comme des clowns tout juste amusants. Comme, souvent, ils sont la seule vitrine des royaumes, on ne cherche que rarement ce qu'il y a derrière.
Quelques délégués historiques :