Aquarias
Les Aquarias, ou cités aquariennes, sont les quartiers sous-marins de Copacabana. Au nombre de trois, elles sont très différentes, sur bien des plans. Elles sont situées au plus près de la côte, dans les eaux du Sud-est de la ville. On trouve, du Nord au Sud, Leme Aquaria, Flamengo Aquaria, et Vidigal Aquaria – c'est d'ailleurs également leur ordre de construction.
Dans leur principe, elles ont été conçues vers la fin du XXIe siècle comme solution à un problème de logement, alors aigu. Copacabana débordait alors littéralement de réfugiés et devait composer avec ses frontières. On a alors profité du chantier du starport pour lancer le projet de quartiers sous-marins ; idée prometteuse, elle a subi des problèmes techniques à répétition, dont quelques catastrophes majeures – tant et si bien que, la première Aquaria terminée, plus personne ne voulait y habiter.
Les quartiers reposent au maximum 15 m sous le niveau de l’eau (pour éviter les paliers de décompression), sur une base solide, ancrée dans la roche sous les alluvions. Ils sont reliés à Copacabana par des passerelles souterraines et parfois des lignes de métro. Les véhicules y sont interdits (à part quelques petits karts électriques, semblables à des voiturettes de golf) ; des parkings sont disponibles en surface, à proximité d’ascenseurs.
Les gens des Aquarias ont souvent une mentalité différente des Copacajuns de base, suffisamment pour que ça se remarque. Ils sont plus industrieux et ont, pour tout dire, la réputation de ne pas être très amusants. Certains Aquariens n’ont jamais vu le soleil, dit-on.
Leme Aquaria
Leme Aquaria est la première des cités aquariennes, construite au début du XXIIe siècle. Au premier abord elle semble être un croisement entre un sous-marin et un hôpital désaffecté : couloirs étroits et interminables, portes en vis-à-vis tous les trois mètres, éclairage blafard et irrégulier (quand éclairage il y a), escaliers serrés entre les étages (on a échappé aux échelles). Le tout est disposé sur quatre niveaux, numérotés de zéro à trois par ordre croissant de profondeur. Le plafond du niveau 0 est situé à quinze mètres sous le niveau de la mer, ce qui permet à des bateaux de faible tonnage de naviguer au-dessus sans problème. Le sol du niveau 3 est à moins trente-cinq mètres, ce qui ménage les occupants des désagréments de la pression.
Ce quartier n'est pas resté longtemps le projet novateur et prometteur qu'il prétendait être. Suite à plusieurs incidents et accidents de gravité variable lors de la construction, le nombre des futurs habitants potentiels a fondu comme du beurre sous le soleil de décembre de Copacabana. Les travaux achevés, les logements et autre locaux ont donc été bradés puis, peu ou pas entretenus, se sont rapidement dégradés.
On prétend que les Lemures (surnom des habitants des lieux) sont des spécialistes de la contrebande, piratant allègrement les métros-cargo en passant par des couloirs connus d’eux seuls. Il est vrai que le seul point réellement intéressant de Leme est son marché permanent, croisement sauvage entre une foire à la brocante et un souk ; y demander la provenance des objets est une insulte.
Aujourd'hui, on estime que trente à cinquante pour cent de la surface du Leme est habitable (selon la définition que l'on a du mot « habitable »). Le reste est, dans sa plus grande partie, encombré de gravats et détritus divers, et certains pans de mur et plafonds sont effondrés par endroits.
Il n'est cependant pas impossible que des Lemures « privilégiés » (lire « bénéficiant de revenus provenant de divers trafics », voir plus bas) se soient ménagés des locaux secrets et plus agréables à vivre que la moyenne.
Notons qu'aucune tentative n'a jamais été faite pour évacuer et interdire l'accès au quartier : malgré qu'il ne soit plus desservi par le métro, les autres accès – et ils sont nombreux – sont toujours ouverts.
Faune
Outre les rats et les insectes, Leme Aquaria est presque entièrement peuplée d'humains et de mutants d'humains. On surnomme les habitants du quartier les Lemures. La population se divise grosso modo en deux groupes de taille similaire : les paumés et les trafiquants.
Les premiers font presque tous partie de la frange, la population non déclarée de Copacabana, et vivent pour la plupart reclus, solitaires, et plus ou moins dépendants à diverses substances. On trouve aussi quelques familles, et des travailleurs pauvres ayant leur emploi à la surface.
Les seconds comprennent les lug-jackers (voleurs de valises) et une partie des contrebandiers s'occupant de marchandises en provenance ou en direction du starport, désireux de se ménager un accès discret au Sandu. Le souk de Leme Aquaria est également un point d'écoulement intéressant pour les marchandises volées. Une bonne partie des trafiquants sont regroupés en bandes bien organisées et très soudées. En règle générale, les bandes ont elles-mêmes tendance à s'entraider en cas de coup dur.
Les lug-jackers forment presque une famille, une bande à l'écart des autres et méprisée des contrebandiers (on peut se référer également au chapitre sur les trafics).
Transports
On se déplace essentiellement à pied dans Leme Aquaria. Les voiturettes électriques que l'on rencontre souvent dans les autres aquarias y sont très rares, principalement parce que l'architecture s'y prête peu (les couloirs sont trop étroits, notamment dans les quartiers d'habitation). Sans parler du problème du coût, trop élevé pour la moyenne Lemure. On peut toutefois en rencontrer dans la zone du souk, plus spacieuse.
La ligne de métro desservant à l'origine les deux stations du Leme (Estrella de Mar et Leme Aquaria) ne continue plus au-delà du Santos Dumont Terminal depuis 2157. Cette décision a officiellement été prise en raison du manque de fréquentation sur ce tronçon de la ligne, mais plus probablement pour limiter la circulation de biens et de personnes entre le Sandu et l'aquaria.
Le souk
Le souk est le marché permanent de Leme Aquaria. Il se tient au niveau 2, dans la partie Est, l'ancien quartier marchand de l'aquaria. Son point central est une grande salle, une « place » au plafond plus haut que dans le reste du Leme (il arrive au niveau du plafond du niveau 1). De là, il s'étend dans les coursives environnantes des niveaux 2 et 1.
Comme mentionné, c'est là que sont écoulées la plupart des marchandises volées (notamment par les lug-jackers), ainsi que certaines marchandises de contrebande. On y trouve donc à peu près n'importe quoi, du matériel de haute technologie en provenance de la Fédération des hautes-terres aux drogues siyansk les plus fines, en passant par les simples vêtements, les armes et les pièces de véhicules – mais y trouver ce que l'on cherche est une autre paire de manches.
Les vendeurs sont de deux types. On a d'une part les permanents, ceux qui ont leur place attitrée, le plus souvent spécialisés dans un type de marchandise. Ceux-là se connaissent, sont connus des fournisseurs, des clients habitués du souk et accessoirement de la Condor, qui effectue de temps en temps un tour discret dans le quartier. Ils sont les rois de la place et détiennent la plupart du marché.
La deuxième catégorie est constituée des « étrangers », les trafiquants de passage ayant quelques bricoles à refourguer. Autant dire que les permanents font tout pour les dissuader de vendre eux-mêmes leurs marchandises, insistant sur le fait qu'il vaut mieux laisser faire les professionnels bien rôdés – ce qui n'est pas faux, les habitués faisant naturellement plus confiance aux permanents qu'aux étrangers. Autrement dit, il vaut mieux être « parrainé » pour s'installer au souk, ne serait-ce que pour avoir une chance d'obtenir une place, et éviter de trop se faire embêter par les gros bras du coin. Les vendeurs de cette catégorie sont généralement à la périphérie du souk, surtout au niveau 1.
Flamengo Aquaria
Quartier très populaire, lancé face à Copacabana, il est considéré comme un pendant à ce dernier, tant la rivalité entre les deux quartiers est forte. Il fournit à la Ville libre quelques-unes de ses industries, surtout spécialisées dans le poisson : pisciculture, pêche et préparations agro-alimentaires. Si vous êtes amateurs de fruits de mer, c’est l’endroit idéal. On y trouve en surface quelques installations portuaires pour bateaux de pêche.
Vidigal Aquaria
Inaugurée en 2235 entre Leblon et Ipanema, cette Aquaria résidentielle, mais aussi très touristique, a été construite en partie par des capitaux privés. Les Copacajuns ne l’aiment pas pour cette raison, ainsi que pour le luxe ostentatoire de son aménagement. Tout le monde s’accorde cependant pour admettre que le dôme central vitré, de 1 km2, vaut le coup d’œil.
Vidigal accueille les hôtels les plus chers et les plus luxueux de Copacabana, des centres de vacances offrant excursions sous-marines et thalassothérapie, boutiques de luxe et divertissements de haut standing, etc. Les Siyani et les Atlani y ont installé leur mission diplomatique, ces derniers dans une tour (surnommée « Atalen Central ») qui dépasse des flots.