Che(z) Ernesto
À Copacabana, Ernesto « Che » Guevarra a le même genre de réputation qu’Elvis – un Elvis qui manierait plus volontiers la mitraillette que la guitare. On dit qu’il aurait même pris la parole en public en 2012, lors de la déclaration d’indépendance de la Ville libre, avant de mourir sur les barricades. La grande cantina bâtie dans le hall d’un ancien hôtel, juste devant la place éponyme (et sa statue), rend hommage aux révolutionnaires.
C’est le point de rendez-vous informel de tout ce que Copacabana compte comme révolutionnaires en herbe, des trotskystes hystériques prônant la Révolution globale aux résistants Talvarids et Hjandri, en passant par les mouvements d’opposition highlanders et les rares éléments raisonnables du RPF (qui peuvent tenir autour d’un baby-foot, sans trop se pousser). On y discute et on y débat ; on ne s’y bat pas. C’est une règle absolue.
Le public est composé pour un tiers des sympathisants des Causes susmentionnées (et d’autres), un tiers d’espions des Forces de l’Oppression et un tiers de public – plus intéressé par la cuisine caliente que par les débats politiques. Le décor, nostalgique en diable, rappelle les grandes révolutions populaires en photos, tableaux et bibelots divers, d’un goût parfois douteux (la tête empaillée de général highlander, cadeau de l’Union sacrée talvarid, a été retirée des murs).