Dojos arcanistes
La réputation de Copacabana en matière d’Arcanes et d’autres disciplines du même genre a, depuis longtemps, attiré les foules : du touriste en mal de frissons surnaturels à l’Arcaniste potentiel en quête d’un mentor, en passant par les personnes malades qui sont prêtes à tout essayer pour guérir. Du coup, d’autres foules sont venues s’installer à Copacabana : Arcanistes indépendants, adeptes plus ou moins crédibles (ou crédules) de disciplines ésotériques et escrocs ; parfois, les fonctions se confondent…
De cette effervescence sont nés ce que l’on appelle les « dojos » ; on dit aussi « dojo arcaniste », mais beaucoup pensent que c’est redondant : à Copacabana, un dojo a toujours un rapport plus ou moins direct avec les Arcanes. La plupart de ces dojos ressemblent beaucoup à des clubs sportifs, de yoga ou d’arts martiaux, certains autres à des écoles ; rares sont ceux qui n’incluent pas une forme ou une autre de méditation et des exercices physiques.
Comme mentionné, ce genre de structure n’est pas vraiment à l’abri des abus, que ce soit de la part de doux mythomanes ou d’escrocs patentés. En règle générale, cependant, adeptes et professeurs de dojos sont des gens sérieux, à tout le moins dans leur démarche. À vrai dire, la nature des Arcanes n’étant pas exactement rationnelle non plus, les résultats sont sensiblement identiques, entre les arnaqueurs et les gens sérieux – ce qui, d’une part, trouble beaucoup les premiers et, d’autre part, pose pas mal de problèmes aux autorités.
Première en râlaisons : la Rose de Mars. L’organisation a, depuis l’apparition des premiers dojos (vers la fin du XXIIe siècle), pris ces pratiques en grippe. Officiellement, il s’agit de protéger les naïfs des aigrefins sans scrupules qui leur promettraient puissance, gloire, immortalité et régime minceur ; les mauvaises langues – très présentes chez les dojos, justement – pensent plutôt que la Rose de Mars n’aime pas la concurrence.
Il arrive qu’un dojo particulièrement prometteur se fasse approcher par la Rose de Mars pour négocier une intégration en douceur dans l’organisation. Il arrive aussi que la Rose de Mars bricole une petite infiltration du dojo pour, disons, « faciliter » cette intégration – surtout si elle s’est fait envoyer paître. On dit aussi qu’il lui arrive d’attiser, voire d’instrumentaliser les dissensions entre dojos – qui dégénèrent parfois en bagarres de rue – pour mieux récupérer les miettes en sous-main.