Rose de Mars
La Rose de Mars (The Rose Of Mars) est une des organisations publiques les plus discrètes et dont pourtant on parle beaucoup – pour en dire pas mal de bêtises, d’ailleurs. Il est vrai que l’idée d’une organisation qui chapeaute des Arcanistes a de quoi faire fantasmer plus d’un Conspirationniste.
Bien sûr, la Rose de Mars n’est pas une fondation philanthropique et certains de ces agissements ont fait grincer plus d’une paire de mâchoires. Il n’empêche que, malgré son côté « Corps Psi », mitigé franc-maçon, voire sectaire, l’organisation est bien moins dangereuse que ce qu’en disent les gazettes. Modèle:Canonométrie-àjour
Historique
La Rose de Mars prend sa source dans les « Ghettos mutants » instaurés pendant les Années d’Ombre, et dans les luttes de 2012–2014. La Rose de Mars prend alors le nom du pub de Copacabana qui abritait alors les réunions ; c’est d’abord un club politique, aux tendances révolutionnaires.
Au lendemain de l’indépendance, la Rose de Mars périclite, sous la force conjuguée du manque d’intérêt et du décès des personnes atteintes de mutations stériles ou non-viables. Il faut le schisme brutal, en 2016, de la frange la plus radicale pour que le mouvement commence, dix ans plus tard, sa lente transformation : les membres dotés de pouvoirs extrasensoriels, qui avaient déjà eu une influence prépondérante au sein de la Rose de Mars (et sans tricher), font du mouvement une organisation de défense des droits des mutants en général, et des Arcanistes en particulier.
Si l’on excepte quelques membres fondateurs, la Rose de Mars devient en 2041 uniquement composée d’Arcanistes et lance officiellement ses programmes de développement d’Arcanes. Non sans mal : entre 2043 et 2060, il fallut pas moins de huit interventions péremptoires des autorités de la Ville libre pour éviter que des citoyens inquiets (sans parler de la police américaine) ne rase le pub et ses habitués.
L’utilité de la Rose de Mars devient apparente avec l’invasion highlander : victime, dans un premier temps, d’une traque sans merci, l’organisation est un des atouts les plus précieux des réseaux de résistance – sans lesquels l’insurrection de 2071 n’aurait jamais réussi. Elle devient alors le symbole d’une ville qui essaye d’intégrer les Arcanes à la vie quotidienne, en même temps qu’un avertissement aux éventuels emmerdeurs : petite cité, mais au potentiel de nuisance considérable...
L’entrée de Copacabana au Cepmes a été longtemps attendu par la Rose de Mars – même si celle-ci n’avait pas réellement attendu pour prendre des contacts dans la Sphère. Attirée par les connaissances mystiques millénaires comme une phalène par un projecteur de DCA, elle se heurte bien vite aux limites de l’infosocialisme à l’eyldarin : les Arcanes font partie des sujets que les Eyldar et les Atlani n’aiment pas partager avec des étrangers.
Qu’à cela ne tienne ! Utilisant l’infrastructure du pub, la Rose de Mars commence à essaimer à travers la Sphère et commence une intense campagne de récolte et de compilation de savoirs arcaniques. Pas toujours par les moyens les plus légaux – ce qui entraîne quelques tensions internationales.
Organisation
On pourrait résumer l’activité principale de la Rose de Mars en disant que c’est une « école de psis », où les jeunes adeptes peuvent compléter leurs connaissances auprès de plus âgés. C’est le but principal de l’organisation, mais ce n’est pas le seul.
Elle forme aussi un réseau d’Arcanistes, respectant une éthique commune, dont l’influence dépasse nettement les limites de l’espace terrien. Les nations extra-terrestres la reconnaissent aussi comme une organisation ayant à sa charge la surveillance de la Terre (et de sa proche banlieue) en ce qui concerne les événements paranormaux et les Arcanistes fous. En clair, si quelqu’un ouvre une Porte des Enfers sur Terre, c’est la Rose de Mars qui s’y colle...
Nombre d’observateurs y voient aussi une branche des services de renseignement de Copacabana. S’il est vrai que l’organisation ne rechigne que rarement à donner un coup de main amical aux autorités de la Ville libre, les relations entre les deux sont plus complexes. Au reste, les frasques des adeptes dans certaines planètes de la République eyldarin ou des Ligues atlani a valu à Copacabana pas mal de problèmes.
Là-dessus se greffe la chaîne de pubs « Rose of Mars » : une cinquantaine d’établissements que l’on trouve sur une douzaine de planètes de la Sphère, et qui souvent se doublent d’une petite infrastructure d’import-export en bières et spiritueux divers. Mais il ne s’agit là que d’une société normale – dont certains membres de l’organisation arcaniste détiennent tout de même la majorité et dont le reste du capital et savamment verrouillé. On ne peut pas dire qu’elle soit florissante, mais néanmoins elle parvient à ne pas perdre d’argent.
Hiérarchie
La Rose de Mars fonctionne au mérite. Elle a mis en place une forme de hiérarchie, qui se base sur l’étendue des pouvoirs. Si ces rangs ne sont que rarement employés comme des signes de déférence (il est commun qu’un adepte appelle son mentor « maître », mais il est déjà plus rare que le contraire se produise), ce sont néanmoins des marques d’avancement qui donnent lieu à un minimum de cérémonial. Seule concession, semble-t-il héritée de pratiques eyldarin : les Grands-Maîtres, gagnent le titre de « Lord » ou « Lady ».
L’autorité suprême de la Rose de Mars est le Conseil de la Rose, qui est composé – en théorie : certains ont plus de deux cents ans et sont un peu liquides – de tous les Grands-Maîtres de l’organisation. Ce Conseil élit tous les cinq ans un président parmi ses membres. Actuellement, et jusqu’en 2293, il s’agit de Lady Della Quera, Alphanne de Copacabana, âgée de 87 ans, en paraissant 40 et en avouant à peine 30.
La Rose de Mars n’a pas à proprement parler de structure interne chargée de faire la police en son sein. Toutefois, pour les cas vraiment grave de manquement au règlement interne et de désobéissance, il existe un éventail de punitions, de la plus bénigne à la définitive. Les jugements sont habituellement prononcés par les plus anciens (et donc en général les plus puissants) de la Rose de Mars et ne souffrent que rarement des oppositions.
Les officines locales disposent de pas mal d’autonomie – ce qui pose parfois des problèmes, quand certains directeurs régionaux de la Frontière se laissent aller à aider la Coalition mercenaire par pur anti-highlanderisme primaire. Il faut tout de même préciser que la Rose de Mars milite toujours pour la reconnaissance du statut de psi et de la citoyenneté des mutants en général dans toutes les sociétés de la Sphère. À ces deux buts s’est rajouté assez récemment un troisième : s’opposer à la soif de pouvoir de l’Autre voie par tous les moyens possibles.
Note : le mot « rose » ayant en eyldarin un sous-entendu graveleux (plus que tout autre mot, s’entend), il ne faut pas trop s’étonner si un Eylda ricane à la mention du nom « Rose de Mars » ou « Conseil de la Rose ».
Fonctionnement
L’association est en même temps la vitrine et le porte-parole des Arcanistes terriens ; elle a acquis, au cours des années, une certaine aura de respectabilité, qui dépasse même la sphère culturelle terrienne. Qu’un nombre certain de ces mêmes Arcanistes préféreraient se manger la rotule plutôt que d’être associés à la Rose de Mars ne change rien à l’affaire : c’est une marque – et, comme toute les marques, elle a parfois une vie propre qui dépasse ses propriétaires. On ne prête qu’aux riches…
Toute vitrine qu’elle soit, la Rose de Mars n’est pas exactement un modèle de transparence ; elle s’apparente plutôt à la vitrine d’un sex-shop de seconde zone, avec quelques articles affriolants, mais inoffensifs, et les objets vraiment salaces enterrés dans l’arrière-boutique. Par exemple, elle se refuse catégoriquement à communiquer sur le nombre de ses membres et leur identité ; elle encourage d’ailleurs ces derniers à rester discrets. En conséquence, il est difficile de savoir qui est membre de l’organisation et qui ne l’est pas – avec comme corollaire le fait qu’il est aussi facile de se faire passer pour un membre de la Rose de Mars. Ce n’est pas forcément une bonne idée, mais ce genre de considération n’a jamais arrêté personne. Il existe des signes de reconnaissance, mais ils sont uniquement de l’ordre des Arcanes : comme seuls des Arcanistes peuvent devenir membres à part entière de la Rose de Mars, c’est un assez bon moyen d’avoir des codes d’identification sécurisés (c’est une des premières choses apprises, d’ailleurs).
En fait, en tant qu’organisation, la Rose de Mars tient plus de la société secrète – ou, plus exactement, de la loge franc-maçonne – que de l’association de quartier. Devenir membre implique un certain nombre de procédures, comme plusieurs tests d’Arcanes, des entrevues diverses et, de la part de l’organisation, une recherche biographique raisonnablement extensive. Outre les Arcanistes, la Rose de Mars entretient un réseau de « correspondants » dont l’étendue et la puissance laissent songeurs moult services secrets ; à vrai dire, il est difficile de savoir où s’arrête la Rose de Mars et où commencent les services de renseignements de la Ville libre. De fait, les feuilles à scandale fantasment souvent sur les liens entre l’organisation arcaniste et les autorités de Copacabana. Il est clair qu’il y a des liens, mais nul ne sait jusqu’à quel point ni si l’un contrôle effectivement l’autre.
Les trois activités principales de la Rose de Mars sont l’activisme, le renseignement et l’éducation ; les trois se recoupent d’ailleurs en de multiples points. Par exemple, l’activisme inclut la gestion des pubs, qui est une entité autonome (la seule à avoir un statut proche de ceux d’une réelle entreprise, d’ailleurs), un service de presse et de relations publiques et une fondation d’assistance aux Arcanistes. L’éducation est la facette la plus connue de la Rose de Mars : son école pour Arcaniste. Cette dernière n’est pas une « vraie » école, à proprement parler : elle ne s’attache qu’à l’étude et à la maîtrise des Arcanes ; c’est plus comme une sorte de club de sport, après les cours. À côté de cela, les archives de la Rose de Mars, accessibles au grand public sous conditions (le parrainage d’un membre aide beaucoup) incluent également un programme de bourses universitaires et de subventions pour des recherches dans le domaine.
Pour ce qui est des renseignements, c’est nettement plus obscur ; dans les faits, cette facette de la Rose de Mars est rarement discutée à l’extérieur de l’organisation et se confond le plus souvent dans une des deux autres. La vérité est que le réseau de l’organisation a pour devoir d’enquêter sur tous les phénomènes paranormaux ou ayant un rapport avec les Arcanes, sur Terre et dans la sphère d’influence terrienne.
En dehors de cette dernière, la Rose de Mars est surtout connue dans l’espace atlano-eyldarin pour sa tendance à aller mettre son nez dans les bibliothèques qui ne lui appartiennent pas. Les agents de l’organisation se sont taillés, au cours des années, une solide réputation pour tout ce qui concerne le vol ou la copie de documents anciens, secrets, maudits, voire (le plus souvent) les trois ensemble ; les vols sont cependant toujours temporaires : une fois le document parfaitement recopié, il est rendu à ses propriétaires. Ce genre d’activité, en apparence bénigne, est très mal vécue par ses victimes, qui sont souvent des clans nobles, anciens et influents, et forment la principale pierre d’achoppement entre les gouvernements atlano-eyldarin et copacajuns. Certains en ont pris leur parti : la Bibliothèque royale d’Eokard a fini par signer un accord de coopération avec la Rose de Mars, selon des modalités restées secrètes.