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Train-people

De Tivipédia

Durant les Années d’Ombre, il y a eu de nombreux mouvements de population; peu ont autant frappé l'inconscient asiatique et européen que le train-people.

À l'origine, il s'agissait d'un convoi ferroviaire blindé de l'état-major nord-coréen (allié des troupes chinoises pendant la Troisième guerre mondiale). Tout l'état-major y a été affecté après la destruction de P'yŏngyang (평양 / 平壤), fin 1990. Outre les wagons d'état-major, le convoi comportait plusieurs batteries d'artillerie ultra-lourdes, un centre de communication, un hôpital et de nombreuses réserves. Cet état-major a reçu la responsabilité de gérer la péninsule coréenne, ainsi que ce qu'il restait du Japon.

De fait, le train est rapidement devenu une capitale mobile. On craignait de nouveaux bombardements et on préférait pouvoir déplacer le centre névralgique de la région selon les besoins. On a donc rajouté des wagons au convoi: administrations, entrepôts, une base d'hélicoptères, des baraquements, mais aussi des restaurants, des bordels et même des wagons d'élevage. À cela a été attaché toute une série de wagons pour la construction de voies ferrées. Ce dernier ajout a renforcé le poids politique de la capitale mobile: la venue du gouvernement impliquait automatiquement la réparation des infrastructures de transport. Au moment de la cassure entre l'Union soviétique et la Chine, le convoi faisait plusieurs kilomètres de long et représentait une population d'environ 20'000 personnes.

Le revirement politique chinois s'est accompagné d'une chute en grâce du gouvernement communiste coréen unifié. La capitale mobile a été déplacée dans la province de Heilongjiang (黑龍江省). Le convoi s'est arrêté à Shuāngyāshān (雙鴨山) et y est resté jusqu'au printemps 1998. Cette période d'arrêt a été ponctuée par une guerre civile larvée pour le contrôle de la ville et du convoi. La situation s'est envenimée par l'afflux de réfugiés, ainsi que par une révolte dans un camp de prisonniers japonais. En 1998, le gouvernement de la ville a "éjecté" les trouble-fête: réfugiés, coréens, japonais — qui sont partis avec le convoi (et la majeure partie des réserves de charbon). La ville a retrouvé le calme, mais s'est retrouvée très affaiblie.

La première idée du convoi était simplement d'aller plus à l'ouest et de trouver un endroit où s'établir. La convoi a traversé toute la Chine du nord, sans réellement trouver de point de chute: personne ne voulait d'une ville d'étrangers et, plutôt que de s'arrêter, le convoi avait tendance à gagner en importance. De fil en aiguille, il s'est retrouvé sur la ligne du Transsibérien: une colonne de plusieurs kilomètres de long, réparant la voie au fur et à mesure et récupérant réfugiés et ressources des régions alentours.

Six ans après son départ, le convoi est arrivé en Europe, ayant traversé la plus grande partie du continent eurasien dans les pires conditions. On estime que près de la moitié des personnes qui avaient pris le train à Shuāngyāshān sont arrivés en Europe. Cela n'a pas empêché la population totale du train à l'arrivée de dépasser largement celle au départ.

Vu sa taille et son armement (certaines rumeurs affirment que le convoi comportait même un wagon avec une missile nucléaire), le convoi avait pu résister aux attaques de pillards et même imposer sa volonté, voire demander des tributs aux régions traversées. Le convoi s'est décomposé en Europe, le gros restant en Europe centrale, mais une rame d'extrémistes continua vers l'ouest, traversant la péninsule ibérique pour finir par s'arrêter au bord du détroit de Gibraltar.