Ringalat
Ringalat
- Type : planète tectonique extrême
- Soleil : rouge (type 7) (Ciring)
- Statut : planète de la République eyldarin
- Satellites naturels : Lethlitis (875 km)
- Rayon : 17’220 km
- Gravité : 1.17 G
- Durée de rotation : 23 heures, 42 minutes
- Durée de révolution : 365 jours
- Températures extrêmes : -121°C à 43°C ; moyennes entre -40°C et +15°C
- Hydrosphère : 58%
- Atmosphère : standard
- Coordonnées : -12.2, 34.5, 20.2
- Terre : 33 A.L
- Fantir : 42 A.L.
Modèle:Canonométrie-ancienne Pour l’observateur étranger non-averti, il peut sembler complètement ridicule que des Eyldar aient eu l’idée de venir se perdre sur cette boule de glace. Eh bien si ! Mais ils ont une excuse : ils n’ont pas choisi...
Géographie
La première chose à savoir en venant sur Ringalat (littéralement : « espoir gelé »), c’est qu’il fait froid ! Située non loin de la limite supérieure de l’écosphère d’un soleil déjà pas spécialement puissant, la planète se voit recouverte d’une calotte glaciaire qui descend sur environ un tiers du globe, l’équateur correspondant à un climat de type méditerranéen.
Si l’on s’intéresse plus à la géologie, Ringalat se distingue par une masse continentale quasi-unique. Pour être plus précis, on ne compte qu’une grosse plaque continentale émergée, les autres étant pour la plupart sous-marines, et en tous cas très peu actives. Cette plaque est passablement accidentée, avec certains reliefs passablement impressionnants, culminant pas loin de quinze kilomètres au-dessus du niveau de la mer. Mais toutes ces montagnes sont vieilles, comme le prouve l’activité sismique de la planète, ou plutôt le manque de. On trouve aussi un certain nombre d’immenses vallées glacières, dont le glacier a reculé, ce qui laisse supposer que la planète a dû être encore plus froide dans le passé. Sur Ringalat, on évite d’y penser.
Les océans, pour être froids, n’en sont pas dépeuplés pour autant. Les fonds, aussi curieux que cela puisse paraître, sont eux très peu marqués, aucune profondeur ne dépassant les 500 m, ce qui fait un peu bizarre par rapport aux montagnes continentales. En conséquence, la faune y est remarquablement abondante et très développée. Les animaux terrestres sont eux aussi plutôt nombreux pour un monde aussi inhospitalier.
Historique
« Vous êtes sûrs qu’on est au bon endroit ? »
Un des trois premiers « sites d’atterrissage » des Eyldar lors de l’exode de la fin du Cinquième Âge, mais il semblerait que le choix de Ringalat soit une erreur de jugement : l’atmosphère étant respirable, on a conclu hâtivement qu’elle était agréable à vivre. Monumentale erreur ! Ringalat est une aberration climatique, format « hiver perpétuel ».
On a souvent évoqué la rumeur selon laquelle les colons de Ringalat, arrivés quatre lieni après tout le monde, aient été les Ylech si longtemps haïs et que le choix de Ringalat n’aurait donc pas été une erreur, mais une punition. Particulièrement mesquine pour un peuple échappant à une glaciation. Bien évidemment, c’est là une explication plutôt récente, d’origine douteuse, et sur Ringalat, on n’aime pas du tout se faire traiter d’Ylech.
L’'Arlauriëntur, ou « les indigènes sont fiers et ombrageux »
Cela dit, que la rumeur soit justifiée ou non, les intéressés n’ont pas apprécié la plaisanterie, et depuis trimbalent une réputation de semeurs de trouble. Reprenant très rapidement un gouvernement féodo-fédéral, elle refusa d’entre la voix du royaume « officiel » de Dor Eydhel. Dès la réunification des premières planètes eyldarin, Ringalat fut la seule à réclamer son indépendance et à se faire tirer l’oreille pour la ratification du pacte fondateur de l’Arlauriëntur. Mais les composantes économiques, et surtout sociale furent les plus fortes : malgré ses conditions détestables, la planète croulait sous le poids de 2.6 milliards d’habitants.
Alors les habitants partirent s’installer sur les colonies nouvellement découvertes et terraformées. Comme ils venaient de Ringalat, n’importe quel bout de planète un tantinet plus chaude leur semblait un paradis, ce qui fit dire aux contemporains que la mauvaise réputation des Ringalatendar fondait au-dessus de 0°. Au fur et à mesure, de nouveaux habitants venaient s’occuper de l’industrie de Ringalat, alimenter les besoins en matériel lourd de l’Arlauriëntur naissante. Non sans mal, puisqu’avant d’être interdit, il semble que le premier syndicat de l’Histoire vit le jour ici, ou plutôt en orbite, près de 9’000 ans avant Marx. Il faut dire, à leur décharge, que le seul moyen qu’avait trouvé l’Arlauriëntur pour amener des gens à s’exiler sur une boule de glace fut de les y condamner.
Malgré cela, ou peut-être (prétendent les habitants) à cause de cela, Ringalat accomplit pendant des millénaires son rôle de bassin de la Ruhr eyldarin. La Première guerre stellaire ne fit que la renforcer dans ce rôle, en même temps qu’elle amena des quantités considérables de combattants et des systèmes de défense de plus en plus perfectionnés qui, à de rares exceptions près, mirent la planète à l’abri des raids Karlan.
Révolution et République
Ringalat, selon une légende locale, aurait été le point de départ de la Révolution. Il ne faut pas pousser. Si effectivement on voit déjà très tôt des signes de révolte, ils restent très ténus, à cause de la forte présente militaire. En fait, il semblerait que si Révolution il y eut, elle se fit dans le calme relatif, toute la garnison se ralliant aux insurgés. Mais on peut attribuer à Ringalat un rôle de « creuset d’idées révolutionnaires », par tout une série de courants culturels et intellectuels qui naquirent dans les trois derniers lieni de l’Arlauriëntur. C’est en tous cas la planète de la République eyldarin où on rencontre le moins d’Areyldar (qui furent pour la plupart exilés) et où la nostalgie de l’Arlauriëntur est la moins forte.
Ringalat entra donc tout naturellement dans la République eyldarin le jour où on pensa à le lui demander. Elle s’y fit tout de suite remarquer en ruant allégrement dans les brancards, certains disent même que les autorités planétaires contestèrent et rediscutèrent systématiquement tous les points des lois précédemment édictées, juste pour le plaisir de la contradiction. Sans aller si loin, il est vrai que Ringalat demanda – souvent avec un certain bon sens – la réécriture d’une partie des codes de la République.
Économie
Ringalat a principalement été un monde minier ; ses ressources, après plus de 10’000 ans d’exploitation, sont maintenant bien atténuées. Pendant les débuts de l’Arlauriëntur, les usines orbitales convertissaient tout ce qui sortait de ses entrailles pour l’expédier dans tout l’Eltarandor. Maintenant, seules une douzaine de mines sont encore prudemment exploitées, alors que le plus gros des usines orbitales a été reconverti, détruit ou démonté et revendu à d’autres planètes.
Nombreux sont les Eyldar qui pensent que Ringalat est un monde usé, dans tous les sens du terme. Mais Ringalat a décidé, depuis la Révolution, d’effectuer une reconversion vers le naturel et le renouvelable. Ainsi la faune indigène, qui avait peu à peu disparu, sans qu’on ne s’en aperçoive ni qu’on ne s’en inquiète vraiment, fut réintroduite, avec l’aides de quelques nobles locaux – les derniers de la planète – vaguement affiliés au Clan Maygran et qui avaient conservé de nombreuses archives génétiques. Les anciennes mines furent rebouchées et leurs abords réaménagés.
Enfin, depuis quelques temps est apparu une nouvelle activité : les sports d’hiver, dont les Terriens semblent très friands. Cependant, l’éloignement de Ringalat et l’intransigeance de son Erdagora concernant l’ouverture de sociétés d’économie mixte (sans parler des habitudes sociales) freine condérablement l’expansion de ce secteur...
Société
Quand on vit sur une planète dont deux bons tiers sont invivables, car gelés, on s’adapte ou on s’en va. De toutes les planètes de la République, Ringalat est celle qui connut les plus forts flux migratoires : lors de la fondation de l’Arlauriëntur et l’ouverture des premières colonies, 60% de sa population partit dans le millénaire qui suivit, alors que d’autres s’y installèrent pour faire tourner les usines, et ainsi de suite jusqu’à la Révolution.
On pourrait croire de ce fait que la population a connu un grand brassage, eh bien pas vraiment. Une étude récente a prouvé que sur les familles qui n’avaient pas quitté Ringalat lors de la colonisation, l’immense majorité n’avait en fait pas bougé du tout par la suite. Ce qui fait qu’on a environ 500 millions d’Eyldar sur Ringalat qui peuvent se vanter d’y être depuis l’arrivée du Septième Vaisseau. Par contre, Ringalat est une des rares planètes eyldarin à compter une grosse colonie atalen : les Ringëlatani (sing. Ringëledan), pas loin de 200 millions de personnes, qui vivent un peu partout, mais surtout dans les coins les plus invivables et ont une réputation d’indestructibilité quasi-légendaire. Ringalat compte, en tout et pour tout, 1.6 milliards d’habitants.
La mentalité des Ringalatendar (sing. Ringalatenda, habitant de Ringalat) est assez particulière. C’est, et de loin, une des planètes qui se distancie le plus de toute forme de pouvoir, quel qu’il soit ; l’Arlauriëntur a toujours eu le plus grand mal à y faire respecter l’ordre, à tel point qu’elle n’y a même pas essayé la conscription forcée lors de la guerre contre le Cepmes. Sur Ringalat, quand on a quelque chose à dire, on le dit ! Fort ! La liberté d’expression n’y est pas seulement un droit, mais un devoir. Certains diraient même un sacerdoce !
En fait, ce n’est pas seulement la liberté d’expression, mais la liberté tout court qui y est célébrée, faisant de Ringalat un des mondes les plus farouchement libertaires de la Sphère. C’est aussi un monde passablement armé et parfois, dans sa quête vers la liberté absolue, peu tolérant envers les étrangers un peu coincés. L’hospitalité, qui est ici quelque chose d’extrêmement paradoxal pour les raisons citées plus haut, interdit par exemple de poser des serrures sur un domicile, etc. Les Terriens, pour citer un exemple au hasard (surtout en fait parce que ce sont presque les seuls dans ce cas), ont beaucoup de mal à s’habituer au fait que leur chambre, ou même leur salle de bain, peut être considérée par les autochtones comme un lieu de passage.