Condor
La Condor est la principale force de police de la Ville libre de Copacabana ; c’est aussi virtuellement la seule force officielle. Ses membres ont une plaque holographique difficilement falsifiable attestant de leur fonction, mais ne portent en général pas d’uniforme. Ils peuvent, s’ils le veulent : c’est un complet blanc (bermudas en option) avec beaucoup de galons et un casque colonial ridicule, mais il est facultatif, même pour les événements officiels et donc personne n’en veut (c’est un gage courant en cas de pari perdu).
La Condor est très respectée par la très grande majorité de la population ; c’est aussi une force de police qui est très proche du peuple. Tout le monde connaît un ou plusieurs Condors et ceux-ci sont plus occupés à courir après les gens réellement dangereux qu’à s’occuper des petits trafics qui ne gênent personne ou coller des contredanses.
Condor toi-même !
Au départ, « Condor » était l’acronyme de COpacabana Neighbourhood Defense ORganisation, ou « organisation de défense du voisinage de Copacabana ». Évidemment, après la Seconde révolution, la notion de voisinage n’était plus vraiment de mise. Beaucoup de gens se sont alors creusés la tête pour trouver un autre nom, et pour finir, on a décidé que la Condor resterait la Condor, et que ce serait un acronyme pour Condor. Le terme « Légion Condor », parfois utilisé par des anarchistes irrécupérables et quelques gangsters, est par contre très mal perçu par les intéressés.
Équipement
L’arme de prédilection du Condor subtil est le pistolet neutralisateur (souvent bricolé pour atteindre la puissance d’un fusil), celle du Condor pas subtil l’Enforcer, alors que les pas-subtils-du-tout privilégieront la Winch’. Notons tout de même que, dans ces deux derniers cas, l’utilisation de balles en caoutchouc est la norme, en tous cas contre les personnes ; pour les véhicules, c’est autre chose.
En règle général, le Condor moyen n’a pas qu’une arme, mais une bien visible, une autre planquée (une des deux étant un neutralisateur), plus une matraque (en général munie d’un générateur de choc) et quelques gadgets non-violents (grenades soporifiques, par exemple). Tous ont un ordinateur portable professionnel (IC 4), qui fait aussi office de communicateur et de téléphone portable, plus les accessoires du flic moyen (menottes, carnet de contredanses, etc.).
Ils peuvent patrouiller en groupe ou seuls, le plus souvent avec des petits véhicules (motos, voitures, gravbikes, vélos, gravskates).
Organisation
La Condor est organisée au niveau des Districtos, supervisée par un organe appelé le Ministario de Condor, mais que tous les Condors appellent « Bureau central », dépendant du Buro de Prefeitos et agissant avec souplesse, surtout pour la coordination des efforts.
Au sein d’un Districto, la Condor se répartit en un nombre variable de Commissariats, chaque commissariat comptant entre 10 et 150 agents. Chaque commissariat est dirigé par un Commissaire, qui peut être assisté par un ou deux Vice-commissaires dans les établissements de grande taille.
Les agents de la Condor eux-mêmes ont le rang de Stagiaire s’ils n’ont pas fini leur école, ou d’Officier dans le cas contraire. Le boulot de secrétariat est confié à des Secrétaires, qui peuvent être des Stagiaires recalés ou des fonctionnaires ayant de bonnes bases en droit.
On notera que le poste de Commissaire, même s’il signifie une paie plus importante, est plutôt vu comme une corvée que comme un avancement. De même, le Condor moyen passe très peu de temps à taper des rapports et autres tâches administratives, puisqu’il y a des secrétaires pour ça.
Mentalité
Un commissariat ressemble souvent à une ruche sous acide : ça court de partout, entre les mémères qui se plaignent des jeunes qui font du bruit, les surfers embarqués en masse alors qu’ils se frittaient parmi sur la plage, les pickpockets, etc. Ça ressemble à un mauvais épisode de Hill Street Blues, les ventilateurs en plus. Mais, le commissariat compte nettement plus de personnel administratif que de Condors ; en fait, pour le Condor moyen, se retrouver de garde au commissariat est vécu comme une corvée, voire une punition.
Les agents préfèrent être sur le terrain, où ils font respecter, sinon la loi et l’ordre, du moins une certaine idée de ces grands principes – idée qui varie largement suivant les individus, mais qui tend en moyenne vers une bienveillance que certains qualifieraient de complaisance en d’autres lieux. Comme précisé plus avant, la police ne cherche pas à prendre la tête au citoyen de base pour des broutilles, mais pour empêcher les choses réellement dangereuses.
Les missions
L’occupation principale des Condors, c’est de patrouiller dans les rues, donner des coups de main à la population si besoin est et admonester – poliment – les contrevenants.
Les affaires plus sérieuses sont de trois types : d’abord, les trafics qui puent. Un peu tout le monde trafique à Copacabana, mais il y a ceux qui font rire (électroménager, revues porno, réfugiés politiques) et ceux qui craignent (armes, pierres précieuses, drogue).
Ensuite, prévenir les activités barbouzardes ; elles sont en général le fait de la Fédération des hautes-terres, en lutte contre l’ANPA et d’autres groupes terroristes, genre RPF. Mais il y a aussi les magouilles de ces groupes pour semer la crème chez les voisins. Techniquement, ce serait du domaine de la Douane (voir plus loin), mais dans les faits, ce sont le plus souvent les Condors qui s’occupent de ça.
Enfin, il y a la grande criminalité. Quelques mafias se sont installées à Copacabana : les Africains contrôlent la plupart des trafics et les Géorgiens ont la mainmise sur les réseaux de racket, de jeux clandestins, de prostitution (celle qui n’est pas encadrée par la loi, s’entend), mais ces marchés sont très petits à Copacabana et, du coup, personne ne les prend trop au sérieux – à part la Condor.