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Dirigeants (Paris)

De Tivipédia

L'histoire parisienne, à l'image de la ville elle-même, est pleine d'excentricités et d'événements tordus. Une des manières les plus simples de s'en apercevoir est de retracer les différents dirigeants de la Commune autonome.

Historique

Modèle:Canonométrie-ancienne

Ancienne capitale de l'État-nation France dans l'Europe de l'avant-guerre, Paris ne commence à avoir une existence autonome qu'après le 25 décembre 1992, pendant la désagrégation politique qui suit les explosions nucléaires de la nuit.

Paris elle-même, ciblée par une ogive-parapluie, ne subira miraculeusement que l'explosion d'une tête secondaire sur Marne-la-Vallée. Certaines rumeurs peu fondées prétendent d'ailleurs que cette explosion n'est en rien le fruit du hasard, et que le site -- aujourd'hui toujours condamné -- renfermait en fait un Eldorado secret ou une expérience socio-scientifique majeure.

La fondation

Arlène Laiguillier, que l'on appelle aussi le « Premier Maire », émergea des brumes de l'histoire en 1993. Postière engagée dans un syndicat ultra-minoritaire, elle fut politiquement insignifiante pendant les trente années qui précèdent la guerre, mais vit sa popularité croître du fait même de son insignifiance.

Profitant de l'insécurité causée par la fin de la guerre et la rapide déliquescence des institutions républicaines françaises, elle accède au pouvoir par un coup d'État révolutionnaire qui culmine le 14 juillet par la prise de l’Assemblée nationale et l'incendie du Palais de l’Élysée, siège de la présidence (le Sénat, alors abandonné depuis des semaines, a été épargné, principalement parce que personne ne savait trop quoi en faire) à la tête d'une foule hostile, l'exécution des gouvernants français de l'époque et la proclamation d'un nouveau gouvernement d'obédiance trostko-trotskiste.

Centré d'abord sur Paris, le mouvement prit de l'ampleur alentours; Arlène Laiguillier essaya de rallier les autres régions françaises sous sa bannière par un discours-fleuve, enflammé et passionné, mais la faiblesse des moyens de communications de l'époque ainsi qu'une mauvaise foi certaine des autres provinces fit que le message ne toucha que la région parisienne.

Néanmoins, Arlène règna sur la Commune libre de Paris pendant près de huit ans, s'efforçant de lui faire survivre les années difficiles de l'après-guerre (parfois par des actions éthiquement contestables, comme des raids militaires sur les campagnes avoisinantes et la mise en place de travaux forcés), puis se retira en 2002, laissant sa place à ses camarades de parti.

La mouvance laiguilliériste continua jusqu'à la mort du Premier Maire en 2004, après laquelle le Mouvement des Travailleurs a explosé dans une guerre de succession meurtrière. Le siège du parti fut d'abord le siège de multiples assassinats et tentatives de, auxquels succèdèrent quelques heures de guerre ouverte à l'arme de guerre, avant que le bâtiment entier n'explose. Le combat continua ensuite dans la rue et les couloirs des nouvelles institutions, mais en plus sporadique.

Les Libéraux

En 2006, un nouveau coup d'État, orchestré par des libéraux démocrates, mit fin, d'une part à la période laiguilliériste, d'autre part à la vie d'un certain nombre de ses dirigeants, et enfin à la pseudo-guerre civile. Ce gouvernement ouvrit la voie à une intégration de la Commune libre de Paris à l'Europe de l'Ouest nouvellement formée, et essaya sans trop d'espoir de réformer la politique communale, ainsi que l'économie. Néanmoins, les promesses d'un libéralisme "à l'ancienne" se heurtèrent bien vite à une marge de manoeuvre des plus réduites, du fait de la guerre et de ses conséquences.

Quatre ans plus tard, au terme des premières élections libres depuis la guerre, une coalition formée des libéraux, de chrétiens-sociaux et de trotskistes réformateurs arriva au pouvoir. L'ouverture européenne, ainsi que l'entrée à Paris des deux grands ennemis implacables que sont le Capitalisme et la Papauté énerva quelque peu les autres trotskistes, qui menèrent bataille acharnée, tant au Parlement communal que dans la rue. Cette coalition garda malgré tout les rênes du pouvoir jusqu'en 2020, non sans avoir parfois à demander l'aide européenne pour calmer des mouvements de rue un peu trop violents.

Napoléon: le retour

Depuis la fin de la guerre, on a vu réapparaître un peu partout en Europe des gens se réclamant descendants de différents monarques européens des temps passés, voire même pour certains aventuriers se créant de toute pièce une ascendance fictive. Ce fut le cas au Pays de Galles, en Écosse, en Autriche et dans beaucoup d'autres endroits, mais jamais on ne put égaler le record de densité de têtes pseudo-couronnées qui fleurit à Paris entrre 1993 et 2053, où on compta plus de 300 vrais ou faux rois, princes et autres monarques.

Bien sûr pendant la période trotskyste, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un monarchiste risquait de se voir pendu par le cou sur l'air de "Ah, ça ira" et de "l'Internationale". Mais dès l'avénement des libéraux, les monarchistes pointèrent le bout de leurs perruques poudrées et plusieurs partis repartirent à l'assaut du pouvoir, avec un certain succès auprès des foules fatiguées par les cols Mao et les drapeaux rouges et avides de fastes, une fois la prospérité économique et la stabilité politique réassurés.

Les premiers à se lancer dans la brèche furent les Bonapartistes. Emmenés par un ci-devant Joseph Bonaparte, leur génie fut de reprendre à leur compte un certain nombre des acquis de la période laguilliériste et de se faire les porte-paroles des classes les plus démunies en proposant une alternative crypto-socialiste au modèle libéral, le style en plus. Les Bonapartistes gagnèrent les élections de 2020 et, dans la foulée, Joseph Bonaparte lança un référendum qui lui permit de réformer la Constitution parisienne et de se faire nommer Empereur des Franciliens sous le nom de Napoléon V.

On notera au passage deux choses:

  • La première, c'est que la Constitution bonapartiste de 2021 permet aux dirigeants de changer avec un minimum d'effort le nom de la plupart des institutions de la Commune et opérer des arrangements mineurs sans pour autant modifier la structure générale de l'État. Seules des institutions comme la Police et d'autres du même genre ne peuvent changer de nom pour éviter des problèmes d'identification. Largement inspirée par la Constitution laguilliériste, elle-même très vague et utopiste, cette Constitution est encore en vigueur de nos jours; il a juste fallu que deux générations de juristes planchent sérieusement dessus pour que tout colle.
  • La seconde est que les monarques parisiens semblent avoir des problèmes avec la numérotation: ainsi Joseph Bonaparte prend le nom de Napoléon V, parce que ses sources indiquent qu'il n'y a jamais eu que des Napoléons impairs... D'autres monarques s'emmêlèrent aussi la particule dans des problèmes historico-mathématiques de ce genre.

Les premières royautés

Le règne de Napoléon V dure vingt-huit ans de paix et de relative prospérité, après quoi le pauvre Napo cassa sa pipe sans avoir désigné d'héritier (ou d'héritière, mais les monarchistes parisiens sont plutôt machistes).

Après une courte période de flottement, une royauté vit le jour fin 2048, suite à une alliance entre Monarchistes; Claude 1er, puis Maurice 1er, suivi par Antoine 1er et Guy 1er se succèdent sur le trône parisien, se distinguant les uns des autres seulement par leur nom. On les appellera plus tard les "Rois Fainéants", tant ils semblent plus occupés à ne rien faire et à laisser la vie belle à leurs ministres. On remarque que, le 23 avril 2053, Guy 1er, alors au pouvoir, note dans son journal intime "Aujourd'hui: rien". C'est de cette période que semble dater l'enfoncement progressif des élites parisiennes dans une sorte de décadence bon enfant, ainsi que la prépondérance prise par les Ministères dans les affaires de l'État.

En 2056 survint Jacques II (autre exemple de problème de numérotation...), qui après une courte période de flottement, remet brutalement de l'ordre (et une grande partie de ses proches) dans les institutions politiques de la ville. Il meurt en 2110.

Retour républicain

Lorsque Jacques II décède, il ne laisse pas un héritier, mais une ribambelle, tous plus illégitimes les uns que les autres. Au cours d'une guerre-éclair de succession, ils réussissent l'exploit de s'entretuer; le dernier, échappant à six tentatives d'assassinats le même jour, déclare se retirer de la succession, non sans avoir tué son avant-dernier frère au préalable, puis meurt chez lui de la bombe que sa dernière victime avait placé là, au cas où...

En 2112, la République est restaurée, non sans mal. Les différentes coalitions au pouvoir auront toutes les peines du monde à se maintenir face à l'opposition de la noblesse déchue, qui se lance dans un nationalisme de quartier. En conséquence, après quelques mois de troubles en 2124, la Commune s'essaie à une formule inédite: la Confédération d'États, laissant une grande partie de son autonomie à chaque quartier, arrondissement, ou banlieue.

Le résultat fut splendide: pendant deux ans, jusqu'en 2126, Paris fut ingouvernable et il ne fallut rien de moins qu'une intervention fédérale pour éviter la guerre civile et rétablir une nouvelle République (la quatrième...) un tant soit peut plus stable. Néanmoins, au milieu d'une ambiance quasi-insurrectionnelle, les quartiers délimités par la Confédération parisienne parvinrent à garder une partie de leurs prérogatives, notamment les villes de la banlieue.

Mal goupillée par des autorités fédérales en prises avec les factions parisiennes antagonistes et le nationalisme des banlieues, elle se maintint tant bien que mal au travers d'une foule de crises politiques, qui virent la formation d'une quantité invraisemblable de partis et mouvements les plus variés. L'économie parisienne se réfugia en grande partie dans les banlieues, ce qui permit une importante vague de reconstruction de ce qui n'était au mieux que des campagnes et au pire des champs de ruines.

Un carnaval de rois

Surprennamment, la Quatrième République dura plus de 35 ans, avant que les Monarchistes ne parviennent à se faire réélire en 2161. Suivit alors la période, dite des "Rois Temporaires": Henri V, VI et VII se succédèrent en quelques années au pouvoir, victimes de complots divers et de luttes intestines dans le parti Monarchiste.

Le premier, Henri V "l'Indestructible", représenta la tendance De Paris, appuyé par les Valois-Bourbon-Luxembourg. Ce fut celui qui resta des trois le plus longtemps sur le trône, si l'on excepte de longues périodes de rééducation suite à des attentats.

Pour finir, les De Villepen parvinrent à débrancher le malheureux Henri V et amener leur candidat Henri VI "le Catholique" sur le trône. Prônant un retour à l'Ordre Moral des ancêtres, il tranforme le Palais Royal en forteresse, ce qui ne l'empêcha pas d'être retrouvé un beau matin égorgé sur un autel sataniste, sans doute de sa propre main...

Au cours d'une brève mais sanglante bataille de palais tout de suite après les funérailles du précédent, Henri VII De Brive-Desteint, porté en triomphe par tous les bougnats de la ville, prit le pouvoir. Il se distingua en faisant tout le contraire de ce qu'il avait promis, et fut promptement éliminé, quelques mois plus tard, par une tête de veau piégée.

François V, fils d'Henri VII, qui tenta de briser la malédiction en ne s'appelant pas Henri, survécut six mois sur le trône. Sans doute une nouvelle erreur de numérotation.

Ce furent les Bonapartistes qui, en 2172, installent Napoléon VII au sommet de l'État. Repoussant la tradition romantique de la mort sur le trône, Napoléon VII abdique et termina sa carrière politique sur les bancs du Conseil fédéral, sous le nom de Prince Ferdinand-Napoléon Bonaparte.

L'alternance et les "Vingt Rouges"

Le retour de la République, cinquième du nom, ne surprit personne. Plus surprenant fut l'alliance Anarcho-trotskiste qui, en 2227, permit le retour des Trotskistes laiguilliéristes. En 2231, ce furent les Anarchistes qui furent au pouvoir, puis de nouveau les Trotskistes en 2235, et re- les Anarchistes en 2239. Le problème fut que cette alternance eut surtout pour effet une forme de "politique-élastique", comme la défense du même nom: un pas en avant, deux en arrière.

Finalement, une coalition anarcho-trotskiste en 2243 essaya de sauver les meubles, mais fut balayée aux élections suivantes. En 2247, la sixième république parisienne voyait le jour, formée d'une vaste alliance anti-communistes. Elle ne résista pas à ses dissensions internes et, aux élections suivantes, les Bonapartistes effectuèrent un retour fracassant; Napoléon, neuvième du nom, conserva néanmoins les institutions de la République pendant les vingt-trois ans de son règne.

Il fut suivit brièvement par Jacques 1er, lui aussi plutôt constitutionaliste, dont le plus clair de son mandat fut passé à prouver qu'il n'y avait jamais eu de Jacques 1er auparavant, quoi qu'en disait Jacques II. Désavoué par le peuple et une bonne partie de la classe politique, Jacques 1er céda bientôt le pas, le révolver sur la tempe, à une nouvelle République.

La Monarchie Républicaine

Entre 2269 et 2284, une seule famille, les De Toubéri, monopolise les postes à responsabilité et se sert des finances de la ville pour ses propres services. Rien de nouveau, sauf que ça finit par se voir après des élections truquées. Grosse colère populaire, grosses émeutes, grosse colère européenne et gros procès.

2284 marque le retour à une République plus traditionnelle, faite d'une coalition large dite "d'union", laquelle explose en en plein vol début 2285 à la suite d'un débat houleux sur le nettoyage des berges de la Seine. Les gouvernements républicains se succèdent tout au long de l'année 2285 jusqu'à ce que, par lassitude, un nouveau front anarcho-trotskiste arrive au pouvoir.

Les Néostaliniens

Le nouveau gouvernement se démarque, d'une part par sa volonté de réformes à large spectre et, d'autre part, par son manque de scrupules face aux oppositions parlementaires. Il utilise à peu près tous les moyens légaux à sa disposition pour museler ses adversaires, en invente quelques nouveaux pour l'occasion et, le cas échéant, ne rechigne pas à donner dans l'acte criminel pur et simple.

En un temps record, ceux que la presse n'hésite plus à qualifier de "néostaliniens" atteignent des sommets d'impopularité, mais, dans le même temps, redressent les institutions de la Ville de façon tout aussi spectaculaire.

La Principauté

Les élections de 2296 sont marquées par un coup de théâtre: Marguerite Leroy, une des ministres du gouvernement néostalinien, trahit brutalement les siens et se fait élire avec l'aide des Monarchistes (et, disent les mauvaises langues, des dossiers compromettants). Elle en profite pour ressortir une ancienne parenté noble et obtient le titre de Princesse de Paris.

Son gouvernement, qui semble parti pour durer (notamment grâce à un savant équilibre des portefeuilles, qui garantit que les factions en place s'entre-neutralisent), garde une grande partie des acquis institutionels néostaliniens, mais avec une façade moins abrupte.

Politique actuelle

Une particularité parisienne est d’avoir des institutions raisonnablement stables, mais aux noms changeants suivant le type de gouvernement au pouvoir ; on peut ainsi y rajouter des « royal », « impérial » (dans le cas d’un Bonapartiste au pouvoir) ou « du peuple » sans changer autre chose que des modèles de page.

Chacun des arrondissements et chacune des communes sont des entités politiques disposant d’une certaine autonomie ; dans l’ensemble, ça n’enthousiasme que peu les dirigeants parisiens, mais c’est l’Europe qui décide !

En général, les arrondissements sont encore plus disputés que le pouvoir cantonal et la concurrence entre arrondissements, surtout voisins, est rude ; on dit que la police doit plus souvent agir pour mater des bagarres entre arrondissements que pour toute autre trouble à l’ordre public. Dans certains coins, la Ville libre a même créé des vastes espaces dégagés (communément surnommés « places de la discorde ») expressément conçus pour que deux arrondissements aux rivalités particulièrement exacerbées puissent s’y tabasser parmi sans ravager le paysage.