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Le Spartacus

De Tivipédia

Les tenanciers de boîtes de nuits n’ont jamais été très réputés pour leur originalité et le Spartacus ne fait pas vraiment exception. Cet établissement d’Ipanema, qui se vante d’avoir la plus grande surface à danser Copacabana (ce qui est faux, mais passons), donne dans le style antique et BDSM chic à tendance gay. À vrai dire, c’est un des rares établissements à avoir reçu l’agrément d’un monarque parisien, en dehors de Paris même : Napoléon IX, pour ne pas le nommer, qui a en personne fait à l’établissement l’honneur de sa personne. Les mauvaises langues prétendent que c’est depuis cette visite que la Ville libre refuse systématiquement d’accueillir officiellement tout dirigeant de la Commune libre de Paris en exercice.

Avec ses quatre étages, son vaste parking souterrain à limousines kilométriques, ses espaces VIP et ses salles spéciales (qui se réservent à l’avance), l’endroit n’est pas vraiment ouvert au tout-venant. L’entrée est sérieusement filtrée par des cerbères pointilleux et physionomistes et les consommations affichent des sommes dignes de budgets militaires. Les clients sont surtout des touristes de la jet-set et des cadres supérieurs, qui viennent s’encanailler dans une atmosphère de décadence contrôlée et de perversion classe. Au reste, les habitués ont un bracelet personnalisé, qui leur sert autant d’identification que de moyen de payement ; le bracelet est bien entendu soudé et marqué aux armes d’un grand joaillier parisien.

Le club héberge aussi un petit groupe de joyeux libertaires, les « Spartakistes », qui jouent les contrepoints dans les jeux de domination en prônant l’égalitarisme. Il n’est pas rare de les voir séparer des couples, voler des menottes ou défaire des personnes attachées. On les reconnaît à leurs toges antiques et à leurs chaînes brisées, mais ce n’est pas forcément évident : la plupart du personnel du club porte le même genre de tenue. Ce sont souvent des enfants de bonne famille et de très bons clients, ce qui fait que la direction du Spartacus prend leurs frasques avec plus ou moins de bienveillance.

Ce qui se sait moins, c’est que le Spartacus appartient à Dante Fulgheri, l’actuel « Prince de la Nuit » monégasque. L’individu, qui ne contrôle pas moins d’une cinquantaine de clubs et de casinos sur Terre et dans les environs, est aussi sur la liste rouge d’Interpol, soupçonné d’accointances sérieuses avec les autorités réelles ou occultes de la très mafieuse République de Provence. Nombre de collaborateurs de la mafia monégasque viennent à Copacabana pour changer d’air et le Spartacus est souvent leur point de contact. La Condor a réagi avec un peu de retard à cet état de fait, mais a réussi à infiltrer quelques agents en surveillance, notamment parmi les Spartakistes.