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Thirteen Stars

De Tivipédia
  • Population : 50'000 (estimée)
  • Gouvernement : entité quasi-nationale de droit privé
  • Président du Conseil d’administration : William-Sigismond Sigristen-Rey-Bellet
  • Langue officielle : anglais galactique

Modèle:Canonométrie-àjour

Géographie

Fondée par des intérêts privés peu après l’entrée des Terriens au Cepmes, cette station située à l’entrée du système Sol cumule les fonctions de terminal pour gros vaisseaux, port franc et paradis fiscal, Thirteen Stars est une entité quasi-nationale. Elle n’est pas, ni ne fait partie de, un État déjà établi et elle existe au sein d’un flou juridique et d’un charivari social, le tout couvert par une administration sévèrement corrompue – et ça lui convient très bien.

Située au delà des orbites de Neptune et de Pluton, Thirteen Stars suit une trajectoire contrôlée par ordinateur lui permettant d’offrir la meilleure solution possible pour un départ vers la Terre, dont elle est un peu le parking à camions. Les camions sont dans le cas présent des vaisseaux spatiaux de plus de 50 000 tonnes.

Si les premières mentions officielles de la station apparaissent vers 2124 (par une annonce de faillite) et la station est officiellement inaugurée en 2140, on a cependant commencé à parler de Thirteen Stars avant même que les Terriens ne soient « officiellement » au courant de civilisations extra-terrestres. Ce qui nourrit nombre de Conspirations.

Le starport

L’essentiel de Thirteen Stars consiste donc en d’impressionnantes infrastructures portuaires pour vaisseaux de ligne. Certains des docks sont censés pouvoir accueillir des vaisseaux jusqu’à cinq millions de tonnes – même si le plus gros tonnage jamais vu dans la Sphère était l’Elmaug, une Battlestar de trois millions de tonnes. Il y a aussi de vastes chantiers spatiaux, civils (surtout) et militaires (un peu aussi), highlanders, américains, européens et copacajuns – rassemblés au même endroit, ce qui donne lieu à d’âpres luttes sournoises, espionnage industriel et sabotages.

La station

Le corps principal de la station comporte trois parties : le starport, l’administration et le centre commercial.

Caricature d’aéroport, le starport affiche une architecture improbable, des commodités qui ne le sont pas, des indications vaseuses et incomplètes et des services incompétents. En fait, les seules personnes qui se repèrent dans ce fatras sont les sous-fifres du personnel technique ; ils ont ordre de ne pas parler avec le public, mais peuvent transmettre de petites notes griffonnées contre un bakchich.

L’administration a sans doute été conçue par un clone de Kafka. Elle compte nombre de bureaux, commissions, sous-commissions, départements et comités qui ont en commun trois caractéristiques : vénalité, mauvaise foi et incompétence ; cinq si on compte les sous-effectifs et les horaires absurdes.

Enfin, la partie commerciale est d’une part une sorte de luna-park, avec des animations en microgravité, des hôtels et restaurants de luxe et des casinos, et d’autre part une des plus impressionnantes concentrations de boîtes à lettres et de sociétés écran de la Sphère. Avec son extraterritorialité et son statut, Thirteen Stars est en effet un paradis fiscal et judiciaire. Ouvrir une compagnie y est plus simple que de retrouver ses bagages (ce qui n’étonnera personne) ; les grandes banques d’affaires, transitaires et prestataires de service de la Sphère, y ont une antenne.

Cette situation agace les services policiers de toute la Sphère : Thirteen Stars est une plaque tournante de tout ce qui est trafic et blanchiment d’argent à grande échelle. La possibilité d’une intervention militaire ou d’une quelconque manœuvre pour faire rentrer la station dans un giron national a souvent été évoquée, sans suite. La station est suffisamment bordélique pour que des Highlanders puissent y égarer une légion, et semble bien protégée contre les indésirables : on a recensé, entre 2090 et 2180, une vingtaine de batailles dans et autour de Thirteen Stars, sans qu’on ne sache réellement qui furent les agresseurs, ni ce qui les a mis en déroute.

Organisation

On l’a déjà dit, mais on le répète : sur Thirteen Stars, le législatif navigue à vue dans une purée de pois qui ferait peur à un anglais adulte. C’est une société anonyme par action, mais personne ne connaît exactement son capital ni le nom et nombre de ses actionnaires. Le fait qu’elle ait son siège social en elle-même n’arrange rien.

On ne connaît des dirigeants de Thirteen Stars que les actionnaires non anonymes et les administrateurs officiels. Si les seconds ne sont pas des incompétents patentés, ils font de gros efforts pour qu’on le croie ; n’importe quelle compagnie dirigée par des guignols de ce calibre devrait déposer son bilan dans la minute qui suit la rumeur de leur nomination. Quant aux premiers, même ceux vaguement connus font dans le « mystère et boule de gomme ». Il y a là des financiers obscurs, d’autres ont un passé plus que vaporeux (si on connaît leur date de naissance, on a de la chance) ; quelques-uns ont même leur portrait dans toutes les douanes de la Sphère...

Les habitants

Thirteen Stars est somme toute une station peu habitée, eu égard à sa grande taille. Peu habitée par des résidents permanents, s’entend. On pense que plus de 50’000 personnes y travaillent tous les jours.

L’avantage de vivre à Thirteen Stars est que les employeurs ne demandent que rarement de curriculum vitæ. C’est à peu près le seul avantage, à moins d’être cadre, bardé de diplôme, et d’avoir le même taux de scrupules qu’un transporteur siyansk indépendant. Y travailler équivaut à de l’esclavage volontaire, du moins au niveau des salaires. Bien sûr, il y a les à-côtés : marché noir, contrebande, pots-de-vin, trafics en tous genres, etc. Ça met du beurre dans les épinards, sauf qu’il y a pas beaucoup d’épinards.

La vie y est chère ; les revendeurs accusent les tarifs de transport, ce qui n’explique pas tout, alors que les clients mentionnent plus volontiers la rapacité de ces mêmes revendeurs, ce qui est plus complet. Les intermédiaires administratifs et les douanes volantes (qui volent d’ailleurs beaucoup) complètent le tableau.

Sécurité

Même si Thirteen Stars est solide, la station vit tout de même dans la hantise des trous dans la coque ; le vide stellaire pardonne rarement. Elle est patrouillée par les Plombiers, corps d’élite d’entretien et de réparation ; son nom officiel est Station Special Support Staff, ou S4 (ou SS2). Les Plombiers sont à peu près les seuls résidents permanents de la station – sans doute histoire de les inciter à en prendre soin. Leur connaissance des entrailles de Thirteen Stars est quasi-exhaustive. Outre leur formation technique, les Plombiers ont droit à un entraînement paramilitaire intensif, dans la catégorie « comment repousser une force d’invasion avec une clé à molette et une riveteuse automatique ».

À part les Plombiers, Thirteen Stars compte plusieurs forces de protection diverses, la plupart étant regroupés sous une structure commune appelée Sec13. On y trouve les divers services de douane (civile et marchande), les différentes compagnies de vigiles du secteur commercial, la Sécurité interne de la station, ainsi que des éléments d’une police anti-terroriste, dont personne ne sait grand-chose sinon qu’elle servirait les intérêts directs des dirigeants.

Ambiance

En trois mots : magouille, magouille et remagouille. Thirteen Stars est le paradis des plans foireux à grande échelle. C’est aussi un monde à deux faces : la station publique, avec ses couloirs rutilants, ses casinos et ses boutiques hors taxes d’un côté ; et de l’autre ses couloirs de service mal éclairés, ses gaines techniques encombrées et ses hangars où de sombres négociations se déroulent.

Un peu comme à Singapore, ce n’est pas un endroit pour maniaques de la gâchette. Les différentes forces de sécurité de la station n’ont aucun sens de l’humour et sont réputées pour avoir passé plus d’un gêneur par le sas, sans autre forme de procès. C’est aussi un endroit où on n’aime pas les fouineurs – ou alors comme engrais.