Haut-commandement karlan
Haut-commandement karlan (Sjikrijkans’krlan Ri’khirjtin)
- Population : 61.1 milliards (officielle) ; 100 milliards (estimée)
- Gouvernement : militaire
- Dirigeants : inconnus
- Capitale : Aakavarien
- Langue officielle : rakharist
Géographie
L’espace karlan occupe une vaste frange de la Sphère, formant une frontière infranchissable et difficilement contournable, surtout avec la technologie spatiale actuelle (peu ont essayé, aucun n’est revenu faire un exposé sérieux sur la question). Disons-le tout net : on n’en sait que ce qu’il veut bien communiquer.
Le Haut-commandement recense officiellement près de 300 « secteurs », qui peuvent aussi bien être des systèmes stellaires, des planètes, des habitats spatiaux ou des astéroïdes. Lorsqu’on demande à quoi correspond un secteur, les Karlan répondent « à un secteur » ; ce genre de réponses est assez typique. On estime à 40 le nombre de planètes habitables sans problèmes, mais il est fort probable qu’il y en ait plus.
De nombreux rapports font état, au sein de la culture karlan, d’un concept de « sanctuaire », ou « d’espace sacré », qui pourrait être un grand secteur (un, voire plusieurs systèmes stellaires) au cœur du Haut-commandement. Les Karlan semblent vouer un grand respect mêlé de crainte à ce « sanctuaire », digne de tous les sacrifices. D’autres experts pensent qu’il s’agit plutôt d’une extension du concept de vie privée des Karlan.
- Possessions (déclassifiées) : Aakavarien, Tchtakavarlin, Shrishinu, Tzkrlitsin, Khartras, Dor Elestralin, Terelin (station spatiale), Virishartar (station spatiale), Kvrikavartan (station spatiale).
Population
On estime la population du Haut-commandement karlan à près de 100 milliards de personnes, mais ceux-ci n’en avouent qu’une soixantaine. Il est difficile de dire ce qui est compté comme population ; on soupçonne que les Hjandri ne le sont pas, ainsi qu’un certain nombre de peuples soumis non répertoriés par le Cepmes. Beaucoup d’estimations viennent de marchands Siyani, seuls habilités à commercer avec certains secteurs – et on suppose qu’ils ne disent pas tout.
De la population déclarée, les Karlan représentent 90% ; le 10% restant sont les « peuples soumis » : principalement des Eyldar et des Atlani.
Système politique
Ce qu’on appelle le Haut-commandement est un Conseil formé des cinq plus hauts gradés de la nation karlan. Ce n’est pas vraiment une dictature militaire, puisque toute la société ressemble à une hiérarchie de castes militaires. Les non-militaires (le concept de « civil » n’existe pas chez les Karlan) sont peu nombreux (10–15% de la population) et sont déconsidérés ; c’est un statut humiliant.
L’unité politique de base est donc le secteur, parfois regroupés en « région » ; les secteurs sont aussi subdivisés en « districts », puis en « commandements ». Le gouvernement revient bien évidemment aux militaires : « task forces » pour les régions, « flottes » pour les secteurs, « armées » pour les districts et « brigades » pour les commandements.
L’administration est gérée par un système de communications dense, tentaculaire, très complexe mais redoutablement efficace. La loi vient sous deux formes : les « règles » sont des absolus, des lois, alors que les « principes » sont des codes moins formels ; enfreindre une règle est un crime, enfreindre un principe entraîne plutôt une mauvaise note. Le système judiciaire ne connaît pas d’avocats : c’est à l’accusé de se défendre ; beaucoup de marchands l’ont appris à leurs dépens.
Société
L’armée est divisée en unités aux fonctions déterminées, plus ou moins prestigieuses ; évidemment, les unités combattantes sont très prestigieuses. La société semble très mobile : les soldats sont transférés vers une unité ou une autre, en fonction de leurs requêtes, de leurs capacités et de leurs mérites ; idem pour les grades, qui font office d’échelle sociale. Ces grades sont très nombreux et très alambiqués : certains corps comptent, dit-on, jusqu’à une centaine de grades.
Comme mentionné, les non-militaires sont considérés comme des citoyens de deuxième classe, relégués aux tâches subalternes. Les peuples des « protectorats » karlan – en d’autres termes, les peuples soumis – sont encore plus mal lotis : ils ont le choix entre l’assimilation et vivre en autarcie, sans pouvoir quitter leur monde. Même assimilé, il semble impossible à un non-Karlan de devenir un « citoyen » du Haut-commandement ; au mieux, ils peuvent accéder à un statut intermédiaire d’allié.
Sur certains de ces protectorats conquis pendant la Première guerre stellaire, on compte des mondes tenus par des Eyldar ou des Atlani. Il y a aussi des mondes peuplés par les Karlan hjandri. Mais ce sont des sujets (jeu de mots !) sur lequel le Haut-commandement n’aime pas trop s’étendre.
Économie
Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, les Karlan ne faisaient presque pas de commerce avec le reste de la Sphère. Il y avait toujours un certain nombre de marchands (Siyani, surtout) qui pouvait s’aventurer sur certains mondes-frontières, en suivant des routes bien précises, et ramenait des matières premières en échange de produits nutritifs, mais cela restait rare. Comme dans beaucoup de nations de la Sphère, les planètes doivent pouvoir tourner en autarcie.
La décision d’ouvrir cinq starports planétaires et trois stations spatiales comme autant de ports francs, près de la FEF, a surpris tout le monde. C’était probablement le but : créer un gros barouf médiatique – même si on ne sait pas vraiment pourquoi non plus. Le côté politique de la décision transparaît quand on observe les échanges de près : le trafic est somnolent, mais ininterrompu. Il consiste principalement en des matières premières ou quelques produits semi-finis, très semblables à ce que l’on trouve ailleurs dans la Sphère. Les prix sont suffisamment compétitifs pour attirer les marchands, mais pas assez pour provoquer une ruée ; là encore, on pense que c’est calculé.
Il est à noter que le Haut-commandement n’a pas de monnaie dans le sens où nous l’entendons, mais utilise pour les transactions internes une unité monétaire abstraite, le Werk’hal. Toutes les transactions monétaires se font par le biais de l’électronique, mais elles restent assez rares. La plupart des besoins sont assurés par l’État.
Technologie
Les Karlan sont passés maîtres en ce qui concerne les applications des champs de Tzegorine, notamment la maîtrise de l’hyperespace. Leurs vaisseaux vont beaucoup plus vite et beaucoup plus loin (par un facteur deux à cinq, suivant les sources) que des vaisseaux équivalents dans le reste de la Sphère. Ils maîtrisent aussi les technologies annexes : antigravité et champs de forces.
La métallurgie et les matériaux composites est un autre des domaines de prédilection karlan. Notamment, les véhicules karlan n’utilisent que très rarement des boucliers défensifs, mais ont des blindages redoutablement efficaces. L’armement est, bien entendu, le troisième point fort.
Pour le reste, c’est assez flou ; on suppose que les Karlan ont accès à une technologie de terraformation et aussi de très bonnes connaissances en médecine et biologie. Ils sont par contre très demandeurs en ce qui concerne l’agro-alimentaire mais, pour une raison qui échappent à tout le monde, préfèrent les produits artificiellement recomposés aux aliments naturels.
Forces armées
Comment expliquer ça sans sombrer dans l’euphémisme ? Bon, vous avez lu les chapitres précédents, non ? En bref, ce ne sont pas des nabots, tant du point de vue physique que militaire. Leur flotte spatiale est largement assez impressionnante pour qu’il n’y ait que les Highlanders pour oser taper dessus, leurs troupes au sol, équipées d’armes soniques et fortement motorisées, ne sont pas en reste. Il n’y a guère que l’aviation qui soit un peu le parent pauvre de l’histoire, mais ils compensent avec des moyens d’interception orbitaux et au sol. Quant au nombre, voir plus haut.
Il faut cependant ajouter deux points : d’une part, les historiens terriens ont récemment remarqué que les Karlan n’avaient jamais initié une guerre ou un conflit. Le plus souvent, leurs attaques répondaient à une offensive initiale ; parfois, il s’agissait de reprendre d’anciennes positions perdues auparavant. L’autre point, nettement plus inquiétant, est que selon de nombreux stratèges, le gros des forces karlan manque ; pas qu’il ait disparu, mais probablement qu’il est engagé ailleurs. Sur l’autre frontière...
Ambiance
Vous voulez vraiment aller là-bas ?... Soyons clair : c’est très loin, ce n’est pas accueillant et les boîtes de nuit sont en dessous de tout. Les seuls territoires auxquels des étrangers auront accès facilement sont les Ports francs, qui ressemblent de loin à des colonies pénitentiaires – et de près aussi, d’ailleurs...
On peut imaginer que des personnages se retrouvent à jouer les escortes pour un marchand, ou alors doivent tenter une dangereuse extraction en territoire karlan. Ils ont intérêt à courir vite : les vaisseaux du Haut-commandement sont les plus rapides de la Sphère.