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Tiger Alpha

De Tivipédia

Une légende urbaine circule depuis plusieurs années à Copacabana, le genre d’histoire effrayante que l’on raconte aux enfants pour qu’ils aillent se coucher, que l’on ressert ensuite sur le comptoir en zinc d’un boui-boui miteux pour effrayer les nouveaux arrivés dans la ville des mutants. Cette légende dit que Tiger Alpha est un être humain à tête de loup, mesurant plus de 3 m 90 et portant une longue crinière blanche hirsute sur toute l’échine. On raconte que ces yeux sont jaunes et que sa morsure est empoisonnée. On dit qu’il peut vous tuer d’un seul regard.

Dès qu’un crime est commis dans la ville, les Copacajuns murmurent le nom de « Tiger Alpha ». On lui attribue des meurtres rituels atroces, des attentats sanguinaires, des hold-up aux quatre coins de la Sphère. Tiger Alpha semble être insaisissable et ne connaître aucune pitié pour ceux qui traversent son chemin. À chaque braquage, chaque explosion, chaque meurtre sordide, chaque enlèvement, chaque accident de l’air ou carte à puces dérobée, chaque phénomène inexpliqué, le nom de Tiger Alpha est prononcé. Légende, fiction ? Archétype du grand méchant mutant?

Tiger Alpha existe-t-il vraiment ?

Nombreux sont les journalistes, détectives ou étudiants qui ont cherché à percer le mystère. Et qui s’y sont cassé les dents. Informations lacunaires, mystérieux trous dans les archives, bâtons dans les roues glissés subrepticement par le Cepmes lui-même, documents qui disparaissent bizarrement et finalement incohérence entre les différents témoignages de supposés hommes de main du hors-la-loi Tiger.

Selon les registres l’homme à tête de loup serait né en 2057 (cela en fait une sacrée vieille carcasse), mais le nom du lieu de naissance semble avoir été effacé de tous les documents susceptibles de le mentionner. On raconte également que son nom viendrait du code d’une expérience génétique secrète qui aurait mal tourné...

Alors que les groupscules contre la ségrégation envers les mutants clament à l’invention d’un mythe visant à distiller la peur et la méfiance envers les mutants, en particulier les Rowaans, le nouveau journal fouille-merde copacajun Caïpirinews titrait en première page : «  La Rose de Mars cambriolée par Tiger Alpha, le mutant à tête de loup ! ». Quelques jours plus tard, c’est au tour d’un scientifique de Kryocase d’insinuer que la compagnie de bio-réfrigération avait eu maille à partir avec le dangereux criminel. Alors la question est celle-ci : une légende urbaine sans fondements peut-elle se permettre de s’attaquer à la Rose de Mars et à une compagnie telle que Kryocase ? La réponse est non, certainement pas. Ou alors ce n’est plus une légende.

Douze jours après le fameux gros titre, les bureaux de Caïpirinews explosaient tout simplement dans la chaleur étouffante de l’après-midi copacajun. Des débris et des petits morceaux d’employés calcinés volèrent dans les airs pendant que les badauds hochaient la tête en échangeant un regard entendu, cette fois sans oser murmurer de nom. Puis tout rentra dans l’ordre dans la Ville libre de Copacabana.

Le jour suivant un vaisseau volé nommé La Pinta décollait du starport de Copacabana. « Le type devait être un Rowaan, un truc comme ça, mais plus grand, ouais beaucoup plus grand, il portait une capuche et j’ai pas pu voir sa gueule, mais quand il est passé près de moi, ça m’a fichu la frousse. Je me suis dit...ce mutant, ben il est pas normal...non, il est pas normal. » déclare un employé du starport.