Ergartis
L’Ergartis est un cas unique : un courrier de la taille d’un paquebot et doté de la puissance de feu d’un croiseur léger – escorte comprise. En fait de paquebot, il s’agit d’un ancien croiseur lourd eyldarin de 150 000 tonnes, datant de la fin de l’Arlauriëntur, qui a subi de profondes modifications avant d’être converti en paquebot de luxe ultra-sécurisé, vers 2025.
Parmi ces modifications, l’Ergartis s’est vu doté d’un écospace surdimensionné, partiellement transformé en quartiers d’habitation et de loisirs de style atlano-eyldarin (à la mode de Trian, pour les connaisseurs), avec une zone plus chaude et marécageuse pour les passagers Siyani. Depuis 2130, une bonne partie de la section passagers plus « classique » a été aménagée en style « terrien ».
On notera également qu’hormis un armement spatial conséquent (équivalent de l’armement secondaire du vaisseau originel), l’Ergartis a également des hangars fort bien achalandés, avec deux anciens transports de troupes reconvertis en navettes de luxe, cinq chasseurs d’escorte et de la place pour deux vaisseaux de moins de 1 000 tonnes.
La clientèle de l’Ergartis est très riche et, souvent, très louche : criminels, cadres supérieurs, aventuriers, mercenaires, etc. Ça tombe bien : l’équipage est un peu pareil – et il faut bien ça, quand on accueille des chefs de clans des ombres rivaux, des héritiers excentriques et des criminels de guerre, le tout dans les secteurs les plus sanieux de la Frontière. Il est d’ailleurs parfois difficile de distinguer l’équipage des clients, certains passagers monnayant leur passage par de menus services.
Le vaisseau a un équipage de 300 personnes, dont 180 sont directement assignés à l’accueil des passagers (personnel de cabine, animateurs, serveurs, etc) ; un tiers de ce nombre est actif à un moment donné, en temps normal. Le nombre des passagers est très variable, mais oscille entre 20 et 80 personnes ; l’Ergartis peut accueillir officiellement jusqu’à 100 personnes, mais a déjà embarqué près de 5 000 passagers lors d’évacuations.
La politique de la maison est de ne refuser aucun défi, aucun désir, aucun caprice. On a déjà vu l’Ergartis servir de base mobile à des voleurs audacieux, mener des opérations d’exfiltration, escorter des transports de fonds, convoyer des chefs d’État ou accueillir des conférences. Bon, avec un tel équipage de cas sociaux, certains clients pénibles subissent de malheureux accidents, mais, dans l’absolu, le capitaine Lidar shi-Garwandil préfère éviter les complications administratives de ce genre.
Cet ancien militaire a un temps été un des plus hauts gradés de la FEF ; à ce titre, il n’aime pas la Fédération des hautes-terres, pas plus que les actuelles autorités de la Frontière et encore moins la Coalition mercenaire. L’Ergartis a participé aux évacuations de Presidium et Neovil et les membres d’équipage alors présents se souviennent encore de certains mouvements d’humeur du capitaine. Il y eut pas mal de malheureux accidents.
L’Ergartis met également un point d’honneur à répondre à tous les appels de détresse, dans les limites du possible (et parfois au-delà), même si cela implique d’attaquer des vaisseaux potentiellement plus gros et plus puissants. La rumeur veut qu’il ait mis un jour en déroute une force highlander qui s’en prenait à une station spatiale. C’est pourquoi, malgré sa clientèle pour le moins interlope, le vaisseau et son équipage a plutôt bonne réputation auprès des « stellaires » ; curieusement, les « rampants » sont plus circonspects.