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Presidium

De Tivipédia

Modèle:Canonométrie-entravaux

Presidium, dont le nom originel est Prasidian, est une planète de type terrien, une des rares qui n’aient pas été terraformée par le clan Maygran, le genre de coin sympa pour fonder une civilisation digne de ce nom. Les Atlani ne s’y sont pas trompés et, avant même l’Arlauriëntur, ont fait de la planète leur plus grand avant-poste dans ce qui allait devenir la Frontière. Ce qui fait de Prasidian une des planètes à la plus longue histoire, avec près de 10 000 ans d’occupation ininterrompue.

Capitale coloniale, puis planète de départ des différentes vagues de développement du secteur, Prasidian a longtemps été un phare de civilisation au milieu d’un secteur pour le moins agité, une sorte d’annexe des Ligues atlani en termes de culture et de sophistication. La planète a cependant une situation particulière : c’est un peu une planète d’exil pour les contestataires et les politiciens trop réformistes, une sorte de goulag intellectuel.

Cette période dure à peu près jusqu’à la Guerre stellaire, date à laquelle la planète s’est retrouvée aux premières loges, pour ainsi dire sur la ligne de front – même si les stratégies karlan ne faisaient que peu de cas de choses telles que les lignes de front. De par sa position et son développement, Prasidian est devenu une base militaire de premier rang ; dans le même temps qu’un certain nombre des élites intellectuelles opéraient un repli prudent vers des planètes moins exposées, des clans plus combattifs (= mercenaires) les remplaçaient.

Loin d’amener la destruction totale de la planète, crainte par beaucoup, la guerre donne une nouvelle impulsion, industrielle et politique, à Prasidian. Le brassage de population et d’idées entre les clans réformistes exilés, les jeunes nobles ambitieux (souvent) déçus et les guildes marchandes pragmatiques donne naissance aux premières idées nationalistes de la Frontière. C’est donc naturellement que Prasidian devient, en –631, le point de départ de la petite révolution qui donne naissance à la Fédération des États de la Frontière et, partant, la capitale du nouvel État.

Prasidian en 2200

Planète-capitale de la Fédération des États de la Frontière, Presidium a l'intéressante caractéristique d'être, avec Fantir, un des deux exemples de conurbation planétaire, c'est-à-dire de monde où le tissu urbain couvrait une large majorité des terres émergées. Il faut cependant relativiser : c'est un tissu urbain selon des standards atlano-eyldarin, donc peu concentré, pas « Los Angeles sur toute la planète ».

Géographiquement parlant, les terres émergées sont regroupées en un seul continent, couvrant environ 26% de la surface de la planète, et une flopée d’archipels et d’îles diverses, qui forment les 3% restants. Il est d’ailleurs à noter que ces îles sont, soit des centres industriels, soit propriété des nantis, soit bases militaires.

La moitié des terres émergées est occupée par plusieurs cités tentaculaires, ainsi que leurs faubourgs (le reste est constitué de coins pas sympas). La ville principale s’appelle Tara Duanti. Elle s’étend sur près d’un million de kilomètres carrés et possède quatre pôles urbains, des concentrations importantes de bâtiments. C’est là que se situent la plus grande partie des administrations planétaires et fédérales.

Ce sont surtout des bâtiments bas qui s’enfoncent de cinq ou six étages dans le sol autour d’un puits central, selon le style atalen, des complexes industriels en grande partie souterrains (héritage des années de la Guerre stellaire), des vastes domaines de style eyldarin, qui jouxtent souvent des terres cultivées ou des forêts exploitées. Les grands immeubles de style terrien sont très rares et n’ont fait leur apparition que vers 2150 ; après un bref développement anarchique et beaucoup d’abus, leur construction a été sérieusement limitée.

Les concentrations urbaines sont conçues en grande partie pour des piétons ou des véhicules antigrav : s’il y a des rues, il y a très peu de routes proprement dites ; à peu près tout ce qui est utilitaire est d’ailleurs enterré : vois de transit, entrepôts, usines, centrales d’énergie, etc. Les transports planétaires sont assurés par de nombreux réseaux de trains magnétiques souterrains, des navires et des engins volants (avions et dirigeables).

La planète possède quatre starports, à équidistance les uns des autres. Pour vous les représenter géographiquement, imaginez-les comme étant chacun sur un des coins d’un tétraèdre inscrit dans la planète.

Prasidian en 2300

Or donc, Prasidian a été envahie par la Fédération des hautes-terres en 2243, en pleines Guerres corporatives. Comme souvent, l’attaque highlander a pris comme excuse de soutenir une tentative de prise de pouvoir moyennement légale par un groupuscule allié à la Fédération des hautes-terres. Ensuite, la planète a été évacuée en 2245 avant que Nuclear Winter ne déchaîne l'Apocalypse nucléaire et ne rase la planète. On peut donc s'attendre à ce qu'il ne reste plus grand-chose.

Dans les faits, c’est moins flambard, mais pas aussi pire que certains le pensent. En fait, la guerre d’invasion « conventionnelle » menée par les Highlanders et leurs alliés a fait plus de dommages que l'attaque nucléaire finale. Les secteurs autour des installations administratives et militaires ont été les plus touchés et c’est là que se concentrent les ruines les plus impressionnantes.

Les Terriens le savent bien, il faut plus que quelques bombes atomiques pour détruite une planète ; dans le cas de Prasidian, ce n’est même pas comparable : il y a eu moins d’une cinquantaine d’impacts nucléaires sur la planète, presque tous des armes tactiques (moins de dix kilotonnes) et de technologie récente. Rien à voir donc avec le 25 décembre 1992 et ses milliers d’ogives « sales » et, parfois, expérimentales. La seule exception est l’ogive-parapluie qui a rasé le starport principal de Tara Duanti et les installations militaires alentours.

Question radioactivité, s’il existe encore des zones dangereuses, les technologies relativement propres utilisées dans les bombes et cinquante ans d’intempéries ont nettoyé le plus gros des retombées. On n’ira pas jusqu’à prétendre que c’est le coin idéal pour un pique-nique en famille, mais 95% de la planète est considéré comme viable selon les standards du Cepmes (99% selon les standards européens…).

En fait, le gros problème, c’est que cinquante ans sans entretien, même sur une cité construite selon des standards atlani, ça laisse des traces ! La végétation a non seulement repris ses droits, mais elle a également demandé des dommages et intérêts et lancé un intense programme de colonisation sur toute la planète. La plupart des zones urbaines sont donc envahies par une flore très enthousiaste et certains secteurs urbains ont même déjà disparu sous la végétation.

Les sous-sols s’en tirent mieux, pour une raison dont personne n’est très fier : ils abritent encore une population non négligeable, oubliée par les multiples programmes d’évacuation lancés en 2245.

Facéties diverses

Même si Presidium a été officiellement détruite et est officiellement inaccessible, ça ne l'empêche pas d'avoir toujours un statut officiel, d'où quelques magouilles.

Pavillon de complaisance

Il est assez courant, dans la Frontière et ailleurs, d'immatriculer des vaisseaux ou d'enregistrer des sociétés sur Presidium. Ça donne des avantages fiscaux non-négligeables, au titre d'une obscure loi datant de la fin de l’Arlauriëntur, qui offrait des dégrèvements considérables aux entrepreneurs qui s'installaient dans les zones sinistrées.

Il est vrai qu'il est difficile de faire plus sinistré que Presidium! Cela dit, la chose fonctionne aussi avec d'autres mondes détruits ou disparus, comme Gaïrdril ou des stations spatiales démantelées.

La fabrique Presidium

Lors de l’évacuation de Presidium, les belligérants ont laissé une quantité indécente de matériel sur la planète. Pas mal de petits malins n’ont rien trouvé de mieux que de contourner le cordon sanitaire autour de la planète pour aller y récupérer le matériel, le décontaminer sommairement et le revendre. Cela fait des armes bon marché, car peu fiables (elles ont souvent passé plusieurs années en plein air) et à la mauvaise réputation.

Une légère radioactivité résiduelle est la signature habituelle de la « fabrique Presidium ». C'est pourquoi il est conseillé d'avoir un compteur geiger discret en cas de négociations sur du matériel militaire...