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Troisième guerre stellaire

De Tivipédia

On prend les mêmes et on recommence (2141-2154).

Il faut dire ce qui est : les Highlanders sont des gens têtus – pas forcément très malins, mais têtus. La construction de la troisième, puis de la quatrième flotte highlander relance l’agacement du Cepmes. Tout le monde pense que c’est de nouveau pour régler le problème d’Alt et la communauté internationale, franchement blasée, ignore le problème.

C’est une erreur : la Fédération en ayant marre de voir son expansion coloniale stoppée depuis plus de quinze ans par une ridicule planète de nounours mal dégrossis, décide de s’attaquer à quelque chose de plus gros qu’elle. C’est donc le Haut-commandement karlan qui fait les frais du changement de tactique. Les Karlan sont modérément enthousiastes, le Cepmes franchement fâché et l’opinion publique passablement abasourdie.

Le pire, c’est que ça fonctionne : la Fédération des hautes-terres conquiert quatre colonies extérieures karlan de faible importance économique en moins de trois mois. Bon, elle se fait jeter une fois de plus du Cepmes, mais elle commence à avoir l’habitude.

Ça ne fonctionne pas très longtemps non plus : quatre ans après son commencement, la guerre prend des proportions inquiétantes. Une station karlan se respire une magnifique éruption, contrecoup d’une bombinette thermique dans un volcan voisin. Protestation solennelle du Cepmes, le Haut-commandement karlan formant le chœur des malheureuses victimes derrière. Excuses mielleuses de la Fédération, sur le ton « Je nettoyais mon missile, le coup est parti tout seul », qui promet qu’elle ne le fera plus. Entre-temps, une seconde base karlan disparaît mystérieusement (avec 200 km2 de terrain avoisinant) dans un glissement de terrain monumental.

La Force d’interposition n’étant pas encore opérationnelle, le Cepmes fait tout pour parvenir à un cessez-le-feu ; c’est chose faite en novembre 2153. Tout le monde dans la Sphère se doute que c’est du temporaire (qui ne dure pas) et profite de cette période de paix en s’attendant au pire pour dans pas longtemps. Pas longtemps plus tard, le pire arrive sous la forme d’une rupture du cessez-le-feu tellement rapide qu’il est inutile maintenant encore de demander qui en est le responsable.

L’intervention du premier contingent de la Force d’interposition, surnommé par la suite Dead-Stop Division, marque l’avènement d’une stratégie, dite « du gros-Bill », consistant à coller en face des protagonistes des gens encore plus malades et plus puissants qu’eux. Les combats durent une petite journée avant que ne soit signée une trêve et un retrait des forces en présence.

Cela n’empêcha pas la guerre de continuer deux mois plus tard, sur une autre planète et sur un ton un peu plus correct, mais le cœur n’y est plus. Le front se stabilise dans le courant de l’année et, vers la fin de celle-ci, les deux parties finissent par signer un cessez-le-feu, qui arrange bien la Fédération. En effet, celle-ci aura gagné au moins une demi-douzaine de planètes.

L’intervention de la Force d’interposition marque d’une certaine façon le début d’une nouvelle ère : pour la première fois dans l’histoire, un tierce partie neutre (ou supposée telle) a les moyens de mettre fin à une guerre. Dans la pratique, cette première intervention a bien failli être la dernière : son efficacité fut telle que tous les gouvernements de la Sphère décidèrent d’emballer la FI dans une dose indécente de paperasserie.

Cette Troisième guerre stellaire met aussi en évidence la tendance des peuples terriens à jouer avec les Forces Indomptables. Témoin la disparition d’une des planètes de la Fédération des hautes-terres, de ses trois satellites et des 3500 colons stationnés sur place, suivi par celle d’une station militaire karlan, puis d’un des croiseurs de ligne highlanders, laissant un gros trou au milieu du starport d’Orion I. Les hypothèses envisagées flirtent avec le farfelu, y compris l’ouverture d’une des Sept Portes de l’Enfer.

Sommée par le Cepmes de s’expliquer sur les raisons de cette catastrophe, la Fédération se retranche derrière le secret militaire, finit par avouer qu’il s’agit d’une arme basée sur l’emploi d’antimatière à l’état quasi-pur. Ce genre de recherches à buts militaires étant interdites depuis la fin de l’Arlauriëntur, la révélation fait scandale. Quelques années plus tard, les Highlanders mettent au point les Fulgurants, concluant que l’antimatière non-abâtardie est trop instable.