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Quatrième Guerre mondiale

De Tivipédia
(Redirigé depuis Quatrième guerre mondiale)

Vous reprendrez bien une guerre mondiale ?

En 2053, deux générations après la Troisième guerre mondiale, la Terre a presque récupéré de cette dernière. La technologie se développe, l’économie a repris et les gens dans la rue commencent à penser à autre chose qu’à la pure survie ; qui plus est, les survivants du dernier conflit mondial commencent à se faire rares. C’était donc trop beau pour durer.

L’ascension moyennement résistible de Gabriel Fore

Le 23 avril, alors que ce qui semble être une résurrection accidentelle de missiles soviétiques détruit plusieurs sites, dont la capitale américaine Caracas, un coup d’État abat au même moment la Confédération asiatique. Instigateur du coup, un obscur gouverneur de Sibérie orientale du nom de Gabriel Fore prend le pouvoir et annonce la fondation de la Fédération des hautes-terres.

Soyons clair : la théorie d’un départ accidentel des missiles de 2053 ne tient pas debout très longtemps. Nombre de sites visés n’avaient pas d’importance stratégique en 1992, mais en ont suffisamment en 2053 pour semer une pagaille noire sur la planète ; de plus, la découverte d’une charge non explosée au large de Marseille révèle qu’il y a eu des manipulations récentes sur l’engin. Il est tout aussi clair que le coup d’État qui, le même jour, porte Gabriel Fore à la tête de la Confédération asiatique est un peu plus qu’une simple coïncidence. Gabriel Fore était-il derrière les tirs, ou a-t-il simplement profité de l’action terroriste ? Le doute plane encore.

Quoi qu’il en soit, l’émergence de la Fédération des hautes-terres est l’événement majeur du XXIe siècle. D’abord, parce qu’elle manque de peu la conquête globale de la planète, ensuite parce que c’est la première nation à se construire autour d’un projet de reconstruction biologique et sociale de l’humanité (seconde si on compte l’Allemagne nazie, mais cette dernière n’avait pas réellement les moyens techniques pour cela), et surtout la première à s’orienter résolument vers les étoiles.

La stratégie de conquête de la Fédération impressionne : elle parvient à faire entrer l’Australie et l’Afrique dans son giron quasiment sans combattre et entre en guerre contre l’Islam et l’Amérique avec presque toutes les cartes en main. Beaucoup de Conspirationnistes pensent d’ailleurs que Fore et ses séides avaient préparé leur coup bien avant leur prise de pouvoir – peut-être même avant la Troisième guerre mondiale, disent les plus paranoïaques. Et lorsqu’il s’agit de frapper militairement, elle aligne des armes et des tactiques qui ont vingt ans d’avance sur tout le monde.

L’union a tout prix

Pendant que la Fédération avance, le reste de la planète recule. Frappées de stupeur par l’attaque/accident du 23 avril, les nations se regardent avec méfiance, tandis que le CSM montre vite ses limites face à une crise globale. Il faut attendre deux ans pour voir les premières propositions concrètes. Le continent européen étant de nouveau sur les rotules, une proposition de Jacob Delacroix (délégué de la Confédération helvétique) jette les bases d’une Confédération européenne, dans laquelle se fondent tous les États d’Europe. Seule la Scandinavie rejette le projet, se donnant un délai de réflexion de vingt-cinq ans.

À la surprise particulière (elle n’est pas rendue publique, donc on peut difficilement admettre qu’elle soit générale), les NAUS découvrent que le reste du monde existe – et réciproquement. Des pourparlers ultra-secrets avec les États-Unis du sud, proposent un plan sur quinze ans en vue d’une possible réunification du continent. Le Texas et la plupart des États nouvellement indépendants sont peu enthousiastes, mais les États-Unis du sud sont cependant admis à siéger aux NAUS en qualité « d’observateurs étrangers ». On notera la tentative d’abolition du V-Duelling, à l’origine prévue pour faire bonne impression auprès des émissaires sud-américains : l’expérience est abandonnée au bout de trois semaines.

Les ennuis commencent réellement lorsque, prétextant un incident de frontière mineur, la Fédération des hautes-terres rentre au Pakistan (Califat) et Israël attaque simultanément de l’intérieur. En neuf mois, la Fédération se rend maître de l’Empire et reconnaît l’État d’Israël, réinstallé dans des frontières élargies. Alors que l’empereur déchu part en exil en Australie, le CSM ne peut que décréter les sempiternelles sanctions économiques.

Il n’est pas au bout de ses peines : un an plus tard, l’Australie annonce son rattachement, par voie de référendum, à la Fédération des hautes-terres et par la même son départ du Conseil. L’ex-empereur d’Islam échappe de peu à l’extradition en se réfugiant en quatrième vitesse à Quito (États-Unis). Ça ne s’arrange pas : un pseudo-attentat indépendantiste détruit Alexandrie (le fait que la ville était un foyer d’agitation anti-highlander n’est évidemment qu’une coïncidence) et sert d’excuse à la Fédération des hautes-terres pour attaquer la République panafricaine, qui tombe en moins de trois mois, quasiment sans combattre.

Il faudra au moins ça pour que le CSM vote, à l’unanimité de ses trois membres (États-Unis, Europe et Scandinavie, plus Copacabana et Singapour, mais bon), des mesures de défense militaire pour les trois pays. C’est à peu près à cette même époque qu’on estime la formation dans les ex-ghettos sud-africains de ce que les médias appelleront par la suite le Rowaan PowerForce, mouvement armé de lutte anti-anti-mutants en général et anti-highlander en particulier.

Il ne faudra pas attendre très longtemps pour mettre la nouvelle résolution du CSM à l’épreuve. Trois ans après la conquête africaine, le scénario se répète, avec une variante : cette fois, c’est l’avion du président sud-américain Eduardo Della Montes qui est abattu par des avions « inconnus ». Deuxième victime du conflit, l’ex-Shah meurt d’une crise cardiaque en apprenant la nouvelle. Profitant du choc ainsi causé, toute l’armée de la Fédération des hautes-terres se lance à l’assaut du sous-continent.

C’est une des guerres les plus violentes qu’aient connus les Américains, face à un ennemi technologiquement égal, voire supérieur, et nettement plus nombreux. Conformément aux accords de 2068, la Confédération européenne et la Scandinavie envoient leurs propres troupes en renforts et quelques unités des NAUS arrivent elles aussi, mais il est trop tard pour changer la situation. Les troupes étrangères reçoivent finalement l’ordre de se retirer, la situation étant désespérée. Le gouvernement américain fait évacuer un bon millier de « cerveaux » vers les États du nord ; l’exode de 1992 repart dans l’autre sens. Les Highlanders contrôlent toute l’Amérique du sud.

Pendant ce temps, à Vera Cruz Fantir...

Au Cepmes, la République eyldarin demande instamment, pour la énième fois, le lancement de la « procédure d’accueil » pour les États terriens pour empêcher qu’ils ne fassent d’autres bêtises. Cette procédure ne peut être initiée que lorsque l’État peut rentrer en contact avec le Cepmes par ses propres moyens, ce qui n’est manifestement pas le cas. La demande eyldarin est rejetée, principalement par respect pour la procédure, mais aussi parce que les Terriens apparaissent aux délégués comme une belle bande d’excités.

Pour se venger, disent les esprits mesquins, la République eyldarin lance une black-op diplomatique et passe des accords « plus-secrets-tu-meurs » avec le président américain de l’époque, Eduardo Della Montes, portant sur une intégration possible des États-Unis sud-américains au Cepmes. En conséquence, les Américains lancent un gigantesque et ambitieux programme spatial pour l’horizon 2075. À noter une participation des NAUS à ce programme – en secret, bien entendu.

¡No Pasaran !

Après la rédition des dernières troupes américaines, Gabriel Fore aurait déclaré « jusqu’ici, ça va ». Après, c’est allé moins bien. L’armée highlander entre en collision frontale avec la première ligne de défense américaine à Panama ; personne ne fait de constat à l’amiable. Face à un bon tiers de la population américaine, plus un gros bout de l’ancienne armée du sud, plus quelques éléments des armées européennes et scandinaves, le tout équipé d’armes tout ce qu’il y a de plus modernes, luttant sur son propre terrain, l’offensive highlander est au point mort.

Pour tout arranger, Copacabana se révolte et lance un ultimatum à la Fédération : « Retirez-vous de Rio de Janeiro et donnez-nous l’indépendance avant que ça tourne mal ! » Après que ça eut mal tourné, la Fédération se retire et reconnaît l’indépendance de la Ville libre de Copacabana. Peu de temps après, du point mort, les Highlanders passent la marche arrière et abandonnent l’Amérique centrale ; ils n’ont réussi à avancer que de cinquante kilomètres en trois ans. Le Traité de Panama règle définitivement la frontière entre NAUS et Fédération des hautes-terres. « Au sud, c’est Eux ; au nord, c’est Nous », déclarera le président Jose Salvador Montaigu...

Le principal problème que rencontrent les Highlanders vient d’une méconnaissance du terrain : pour tout le monde, l’Amérique du nord avait cessé d’exister et l’Europe n’était qu’un champ de ruines. En fait, tant au niveau militaire que technologique, les NAUS tiennent tête à la Fédération des hautes-terres, et l’Europe ne tarde pas à bénéficier des mêmes technologies, en plus de l’exode massif des cerveaux islamistes et africains. Mais la principale raison qui pousse Gabriel Fore à ne pas mener plus loin son offensive est autre : en admettant arriver à vaincre ces deux irréductibles, il lui aurait fallu déployer tout autant, voire plus d’énergie pour les garder dans son giron. Or, la Fédération des hautes-terres mène une guerre de conquête, pas d’annihilation.

Peu de temps après l’aventure centre-américaine, le CSM disparaît pour cause d’obsolescence et l’alliance entre NAUS et Europe se concrétise par la résurrection d’un machin vieux de plus d’un siècle, qui prend pour nom Alliance nord-atlantique. Il s’agit alors d’une alliance exclusivement militaire, basée sur des échanges de technologies et d’un pacte de défense multilatéral contre les affreux Highlander, bouh ! qu’ils sont laids ! Une conséquence secondaire de ces accords est l’introduction en Europe et en Scandinavie du V-Duelling en tant que sport et de ses dérivés. Quelques États-cantons vont jusqu’à légaliser l’armement personnel et véhiculaire.

C’est aussi à cette époque que commencent les prémisses de la course aux étoiles entre Highlanders et ANA. Depuis 2070 déjà, l’existence de civilisations extra-solaires est un secret de polichinelle – en tous cas pour les dirigeants. La Fédération des hautes-terres reprend à son compte le programme spatial américain ; Européens et Américains pédalent pour combler leur retard.

C’est en définitive cette rivalité spatiale (la mise en orbite d’une station militaire de l’Alliance nord-atlantique dans un secteur de l’espace revendiqué par les Highlanders) qui conduira à la conclusion de la Quatrième guerre mondiale, même si ce sont les élections présidentielles scandinaves qui en seront le déclencheur.

L’enjeu est de taille : le nouveau président doit décider si son pays rejoint la Confédération européenne. Les élections tournent rapidement au chaos complet, avec des provocations de plus en plus violentes entre pro-européens et pro-highlanders. La victoire de Bjørn Birkenfest, candidat pro-européen, entraîne une multiplication d’attentats telle que le nouveau président demande l’aide de l’armée européenne pour rétablir un semblant d’ordre dans son pays.

Le lendemain de son intronisation, le président Birkenfest est tué lors de l’attaque du palais présidentiel par des « éléments incontrôlés » et la Fédération des hautes-terres prend le contrôle du pays en moins d’une semaine. Les forces de l’Alliance nord-atlantique sont battues dans les rues de Bergen et doivent évacuer.

Après la conquête de la Scandinavie, l’Europe vit en état de siège. La Fédération des hautes-terres lance raid après raid sur le nord-est de l’Europe, qui devient une zone d’instabilité majeure. L’état-major nord-atlantique décide un repli défensif des forces armées et la mobilisation générale en Europe.

Les deux années suivantes sont pour les Européens l’occasion de se réorganiser, pendant que la Fédération des hautes-terres laisse pourrir la situation et tente d’infiltrer les structures du pouvoir européen. Tout laisse à penser que la Confédération va finir par tomber – sauf que c’est exactement ce qu’elle veut faire croire. La contre-attaque de 2089 détruit les illusions du pouvoir highlander en même temps qu’une sérieuse part de son armée. Dans l’année, Varsovie, Bucarest, Leningrad et finalement Moscou sont reprises par les forces européennes et américaines. À la fin de l’année, la Fédération des hautes-terres propose l’ouverture de négociations de paix.

Les Accords de Tel-Aviv mettent fin à près de 180 ans d’état de guerre quasi ininterrompu, ayant causé la mort de près de quatre milliards de personnes – record international de la catégorie – et scellent le partage de la Terre et de sa proche banlieue. La Scandinavie est laissée à la Fédération malgré toutes les démarches européennes dans le sens contraire. Cette demi-défaite reste comme une blessure en Europe : c’est la cinquième étoile, grise, sur le drapeau européen.