Aller au contenu

Deuxième guerre stellaire

De Tivipédia

Si on cite souvent l'invasion d'Alt comme le début officiel de ce que les journalistes terriens ont appelé "la Deuxième guerre stellaire", les historiens préfèrent commencer en 2117, lorsque l’Alliance nord-atlantique met à jour un faisceau de preuves quant à un plan de la Fédération des hautes-terres pour attaquer un monde habité de la Sphère. Après des discussions houleuses au Cepmes, la Fédération déclare que tout ça ne sont que des foutaises de journalistes manipulés par des puissances ennemies. Cela ne rassure personne.

Les dirigeants de la Fédération ne sont pas des moitiés d’imbéciles : ils attendent tout de même plus de quatre ans avant de mettre leur plan en application, histoire de laisser les esprits se calmer. Certains feront notamment remarquer que ce sont des imbéciles pleins et entiers pour attaquer une planète qui se trouve être sous la protection conjointe du Cepmes et de la République eyldarin.

L’invasion d’Alt

Choisie pour son importance stratégique, sa richesse biologique, ses conditions de vie idéales et surtout le niveau technologique ridicule de ses habitants, Alt va s’avérer être en fait un piège à Highlander digne du Viêt-Nam. Les ennuis commencent tôt : Mind's Eye diffuse un reportage sur l’invasion, 24 heures après son commencement ; au temps pour l’effet de surprise ! Lors de la réunion d’urgence du Cepmes, la Fédération est priée de quitter la planète dans les dix jours, sous peine de représailles. Les intéressés répondent à l’injonction en quittant le Cepmes, qui réplique du tac au tac en votant un blocus économique total, allègrement contourné par Singapore.

Après quinze jours d’avance et d’implantation comme dans du beurre, l’attaque highlander s’arrête soudainement. À cela deux raisons : d’abord, les clans talvarids se sont mis d’accord sur une alliance ; ensuite la Fédération possède tous les terrains dégagés d’Alt, ce qui ne représente pas grand-chose. Reste la Jungle, qui recouvre 75% des terres émergées.

Les ennuis continuent par l’envoi sur Alt d’une aide militaire et matérielle par la GMS et la Triplice commerciale, une guilde atlano-siyansk mineure. La force highlander reçoit alors l’ordre d’arraisonner tout vaisseau civil ou militaire s’approchant à moins d’une année-lumière d’Alt. Après une série de cartons sanglants, la Guilde marchande siyansk, les Ligues atlani et (surprise !) la République eyldarin déclarent la guerre à la Fédération des hautes-terres.

La première escarmouche vient de ceux qu’on attendait le moins : l’escorte du convoi d’un clan stellaire eyldarin éparpille une patrouille highlander. La République eyldarin, qui prétend ne rien à voir à faire dans cette escarmouche, retire sa déclaration de guerre, mais laisse entendre que si, plus tard, d’autres convois civils se faisaient attaquer dans la région, il pourrait se passer des Choses...

Cet épisode est le début des grandes démêlées de la Fédération des hautes-terres avec le Cepmes. Depuis lors, le scénario reste le même : les Highlanders font une connerie et se font jeter du Cepmes (ou le quittent) ; vote d’un blocus économique, que Singapore contourne, le rendant inefficace ; les Highlanders trouvent un truc pour se faire pardonner et réintègrent le Cepmes. Les médias européens appellent ça le « tango highlander ».

C’est aussi la première fois depuis près de trois mille ans que les Eyldar font montre d’une capacité militaire. Même si les autorités de la République prétendent que ce n’est pas le fait de leurs vaisseaux, moult experts pensent que le démantèlement total de leur armée, c’est du pipeau.

Deuxième couche

Les six années suivantes se passent dans la routine la plus ennuyeuse qui soit, entre la Fédération occupée à s’installer définitivement sur leur colonie et à se défendre contre un peu tout le monde. La résistance talvarid se voit par ailleurs renforcée par des éléments du RPF et le tout décide de montrer aux Highlanders qui est encore maître de cette planète, non mais sans blagues !

En mars 2131, la Fédération demande timidement sa réintégration au sein du Cepmes, comme ça pour rire, et ce dernier accepte, au grand désarroi de pas mal de personnes dans la Sphère. Un délégué européen aura ces paroles historiques : « Ça recommence ! »

Il ne croit pas si bien dire : quelques mois plus tard, les Highlanders reviennent sur Alt avec des renforts, des gros. Notamment, l’une des flottes d’invasion les plus imposantes jamais vues de ce côté-ci de la Galaxie depuis la chute de l’Arlauriëntur, avec à sa tête le HLS Gabriel Fore, un énorme vaisseau qui rivalise avec les Battlestars eyldarin (deux millions et demi de tonnes, 1500 mètres de long).

Ce débarquement signale la reprise de la baston en gros et demi-gros sur Alt. La Fédération ne trouve rien de mieux pour gagner du terrain que de déjungliser la planète à coups de défoliants divers. Les cartons sur les convois reprennent de plus belle, rendant infréquentable l’espace à moins de deux années-lumière d’Alt.

Le Cepmes, qui n’aime pas qu’on se foute de sa gueule, pique une crise mémorable, expulse la Fédération des hautes-terres et, dans la foulée, vote la création de la Force d’interposition. C’est une période de tension extrême, où la Sphère est partagée entre ceux qui veulent faire la guerre à la Fédération des hautes-terres, et ceux qui craignent d’avoir à le faire, tôt ou tard. La Fédération, forte de sa nouvelle et invincible force spatiale, ignore les menaces à peine voilées de la République eyldarin et d’autres nations. Comme d’habitude, elle a tort.

Profitant des fêtes de fin d’année, un commando d’Eyldar s’introduit à bord du HLS Gabriel Fore et lui bricole une immobilisation forcée et définitive sans la moindre effusion de sang. En fait, le problème n’est détecté qu’au moment où, en remettant les moteurs en marche, ceux-ci manifestent leur mécontentement en implosant. Comme, pour tout arranger, le Gabriel Fore naviguait loin de sa base, l’arrivée d’une flotte militaire hostile force l’équipage à abandonner le navire.

La neutralisation du Gabriel Fore douche les ardeurs highlanders et contribue à calmer le jeu. Ironie suprême : le HLS Gabriel Fore fut réclamé par la suite par la République eyldarin comme prise de guerre. Il fut plus tard vendu pour un zloty symbolique à la Flying Tigers Enterprises, qui le rebaptisa « USS Liberty » et s’en servit dès lors comme quartier général.

Très vexée par le peu de succès militaires et l’humiliation, la Fédération des hautes-terres demande quelques années plus tard sa réintégration au sein du Cepmes. Elle promet l’arrêt des attaques sur les convois, une trêve sur Alt, le début de pourparlers et tout un tas d’autres propositions. Le Cepmes accepte en haussant les épaules et en poussant un profond soupir qui en dit long.