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Histoire (Asgard)

De Tivipédia

Les origines d'Asgard (en eyldarin, Celcaramin, ce qui signifie quelque chose comme "flamme gelée", ou "glace brûlante", ou alors "zone interdite", cela dépend des traductions) restent dans le vague et le mal-défini.

Les Eyldar affirment que la planète était déjà comme ça lorsqu'ils l'ont terraformée il y a quelques 4'000 ans (c'est-à-dire relativement tard, vers la fin de l'Arlauriëntur), et qu'ils ont bien tenté quelques implantations, mais que seuls quelques fous furieux frappés de démence s'y sont installés durablement.

Il est curieux que, si on a retrouvé une grande partie des archives concernant d'autres planètes de la Sphère anciennement contrôlées par l’Arlauriëntur, celles concernant Asgard, Olympus et Europa se trouvaient seulement dans le Palais aux Mille Jardins sur Dor Eydhel, atomisé lors de la Révolution. Coïncidence, ce palais était non seulement le siège de l'Arlauriëntur, mais surtout celui du commandement militaire eyldarin...

Des esprits taquins avancèrent l'hypothèse qu'Asgard ait servi de "base spéciale" pour quelques expériences à grande échelle: tests d'armes de destruction massive, essais d'une ou de plusieurs méthodes de terraformation, voire même Invocations Démoniaques(tm) ou tout autre bricolage paranormal.

Rumeurs infondées? Voire. La surface d'Asgard est couturée d'impressionnantes cicatrices autour desquelles scientifiques et militaires se perdent en conjectures; de plus, l'activité volcanique ne correspond pas, en force et en volume, avec d'autres caractéristiques de la planète, notamment son âge estimé. Sous la glace, on trouve des nappes pétrolifères, ce qui implique la présence il y a longtemps de végétaux dans des régions actuellement couvertes par la banquise.

Et enfin, la présence de "tribus fantômes" eyldarin et atlani, dont les membres, lorsqu'on les rencontre (ce qui est rare), montrent des signes de folie et semblent être retournés à l'état sauvage. On ne mentionnera pas les légendes locales, bien souvent colportées par des individus frustres, superstitieux et passablement imbibés au moment des faits.

La colonisation européenne

Quoi qu'il en soit, la planète fut offerte par la République eyldarin en 2106 et ouverte à la colonisation quelques mois plus tard, au début 2107. Un délai étrangement court, expliqué par la situation dramatique que vivait alors une Confédération européenne, au bord de l'asphyxie économique et sociale à la suite de l'exode massif de Scandinaves et de Russes fuyant l'invasion highlander. Pressée par le temps, la Confédération se résolut, avec l'aide des premières compagnies stellaires américaines, à redéplacer ces populations vers Asgard.

Période passée sous un silence gêné par l'historiographie officielle européenne, ce déplacement de population s'accomplit non sans des pleurs, des grincements de dents, et quelques exactions propre à calmer les pas-contents et surtout à faire naître un fort ressentiment chez ces émigrés.

L'arrivée sur Asgard ne se fit pas non plus sans mal: aucune infrastructure n'étant réellement prévue pour accueillir une foule que l'on estime entre 40 et 100 millions d'individus, hommes, femmes et enfants, il fallut bricoler avec les moyen du bord. On évita de justesse épidémies et émeutes, puis on attribua des terres aux familles, avant de les laisser partir à l'aventure avec en tout et pour tout, un camion contenant de quoi bâtir une cabane en préfabriqué, quelques outils de chasse et d'agriculture et une prime dérisoire.

Les premières années de la colonisation oscillèrent entre le rude et le désastreux. Certaines familles se retrouvèrent avec un territoire en pleine montagne, au pied d'un volcan, ou même au milieu d'un lac, les responsables ayant attribué les concessions en se basant sur des cartes fantaisistes. Face aux colons, la bureaucratie européenne dans toute son horreur.

Les fonctionnaires, à 95% d'origine russo-soviétiques, appliquèrent à la lettre un réglement semblant dater de l'époque stalinienne, tout en se plaignant d'un manque flagrant de matériel valable. Eux vivaient en général dans des datchas modernes et confortables, conséquence d'une bienveillante collaboration avec les nombreuses mafias qui avaient fait le voyage avec les réfugiés.

Deuxième vague

La situation se prolongea sur une vingtaine d'année. En 2124, le début des grandes offensives highlander réveilla l'intérêt de la métropole pour Asgard, de même que la pile grandissante de réclamations en tous genres qui parvenaient, on ne sait comment, à passer la bureaucratie locale.

L'Alliance nord-atlantique commença alors l'exploitation en règle d'Asgard. Américains du nord et du centre achetèrent chacuns des concessions, envoyérent leurs colons et surtout leurs industries et leurs militaires. La Confédération européenne elle-même se réserva d'immenses territoires que personne ne voulait et en fit des bases militaires pour l'entraînement des troupes d'élite, partant du principe que "si vous résistez à Asgard, vous résisterez à tout"...

Les premières troupes de l'Alliance nord-atlantique arrivèrent sur Asgard en 2125, accompagnées (ou plutôt précédées) par la nouvellement créée Brigade territoriale. Elles furent dans un premier temps accueillies favorablement par une bonne partie de la population.

Ça ne dura pas: sitôt mentionnées les mesures de nettoyage, les pouvoirs en place firent tout leur possible pour leur mettre des bâtons dans les roues. Du simple clerc au plus haut notable, toute l'administration coloniale s'érigea face aux réformes en un frein à main gigantesque, allant jusqu'à tenter de dresser les colons des campagnes contre le pouvoir européen, sans grand succès. En fait, ce furent surtout les métropolitains eux-mêmes qui, par quelques excès de zèle et autres bavures, attirèrent sur eux les foudres de la population rurale, à majorité scandinave de la deuxième génération.

En 2131 commença une série impressionnante de procès, pour ce que les médias appelèrent "la Mafia asgardienne" et ce que les indigènes qualifièrent de "Tribunal des Lampistes", argumentant que les vrais responsables s'étaient arrangés pour passer au travers des filets policiers. Ce n'est malheureusement pas faux. À la lumière des événements qui suivirent, on remarque que, si quelques têtes furent effectivement condamnées, de nombreux parrains restèrent dans l'ombre, insoupçonnés, ininquiétés...

Dès 2135, la deuxième colonisation d'Asgard commença en fanfare, avec l'arrivée des compagnies nord-américaines. La République socialiste centre-américaine tenta de lancer, depuis ses multiples archipels équatoriaux, des centres de tourisme interstellaire, pour découvrir avec horreur l'activité volcanique débordante d'Asgard, qui envoya par le fond les espoirs économiques en même temps que les îles sur lesquels ces espoirs étaient implantés.

D'autres furent nettement plus chanceux, tels les Texans qui, comme par hasard, découvrirent sous la banquise une grande quantité de pétrole (le hasard n'a évidemment rien à faire là-dedans: on découvrit quelques dizaines d'années plus tard, dans les papiers d'une familles de notables exterminée par un guerre des gangs sauvage, des traces de pots-de-vins considérables provenant d'une compagnie pétrolière bidon, basée à Austin, Texas). Les problèmes surgirent plus tard, avec l'exploitation de ces nappes sur des banquises vagabondes...

Américains et Européens débarquèrent avec moult industries lourdes et polluantes, principalement de nature militaire, et furent fort réjouies de trouver des ressources minières non négligeables, même si plus tard l'exploitation d'Hadès leur fit de l'ombre. Bref, avant la deuxième moitié du XXIIe siècle, Asgard était devenu un complexe militaro-industriel, clé de voûte du dispositif stratégique de l'espace nord-atlantique.

Asgard, planète-garnison

Tout cela était bien beau, mais c'était sans compter avec les anciens immigrants, déjà de la troisième génération, et les nouveaux colons civils. Sans même prendre en compte les inévitables chocs et accrocs résultant de la collision de ces deux cultures radicalement différentes, la situation se tendit considérablement dès 2145, avec la Troisième guerre stellaire. Les budgets de la défense américain et européen atteignirent des niveaux comparables à ceux des efforts de guerre des troisièmes et quatrièmes guerres mondiales.

En y regardant de plus près, les termes "paranoïa", "gigantisme" et "mégalomanie" viennent à l'esprit; cet état d'esprit n'était guère celui de l'époque dans la société européenne, sauf... sur Asgard. En un mot comme en cent, la présence militaire pesait à plus d'un: les fonctionnaires étaient constamment surveillés par des commissaires dépendant du Département de la Défense, alors que le reste de la population devait s'accommoder d'une population militaire grandissante, n'ayant que peu d'égards pour eux.

Il faut dire ce qui est: la soldatesque considérait Asgard comme un grand terrain de manoeuvres et pour certains, les paysans n'étaient là que pour "faire vrai" et il ne fallait pas trop tirer dessus, parce que dans la vraie guerre, c'est toujours mal vu de tirer sur les civils.

En bref, la fin du XXIIe siècle vit s'affronter en des joutes – le plus souvent verbales, mais aussi physiques – partisans et adversaires de la chose militaire. Dans un esprit typiquement européen, on parvint en janvier 2187 à un compromis, délimitant clairement les zones pour militaires et supprimant du même coup les "mesures de guerre" en usage depuis près de 80 ans (loi martiale, restriction des droits démocratiques, etc.).

De son côté, l'ensemble de la population asgardienne, pour une fois unie (la seule de son histoire), dut faire des concessions économiques et signer un "pacte de paix sociale", plus connu sous le nom de "Pacte d'Intégration", puisque faisant rentrer Asgard dans l'Europe au rang de Canton d'Outre-Sol (et non plus comme un territoire administré directement par l'armée).

La question rowaan

En 2219, le Cepmes reconnaît aux Rowaans le statut de nation indépendante et ainsi le droit de siéger à l'organisation, mais seulement en tant qu'observateurs. Un des problèmes que posa cette reconnaissance fut l'absence de représentation officielle rowaan dans la Sphère. Les bases militaires que ces derniers avaient disséminé un peu partout dans l'espace highlander ne pouvant décemment pas être considéré comme telles, le Rowaan Powerforce se mit en quête d'une nation accueillante.

La Frontière étant en guerre, les Siyani et Atlani trop neutres et les Eyldar trop pacifistes, ce fut avec les USA que l'accord eut lieu. Il n'était cependant pas question de voir les Rowaans s'installer sur Terre, c'est pourquoi on leur proposa Asgard, en partant du principe que la présence militaire imposante locale dissuaderait Highlanders et Rowaans de trop faire de bruit.

C'est ainsi que la délégation du RPF s'installa au coeur du territoire américain, dans une gigantesque propriété de 23 km2 au bord de l'océan. Bien entendu, cela ne se fit pas tout seul: la population indigène manifesta contre la présence de terroristes, les Highlanders menacèrent d'attaquer la planète (ce à quoi il fut répondu texto: "Viens les chercher, connard!" par le délégué américain au Cepmes), etc.

L'intégration fut grandement facilitée par l'installation dans la région d'un techno-centre financé par la firme aéronautique Nuclear Dynamics et auxquels les Rowaans apportèrent une contribution plus que symbolique, puisqu'intéressée...